• CINQUE TERRE

    Voyage éclair et totalement imprévu dans cette magnifique région de la Riviera italienne.

     

    Le drapeau de la Ligurie

     

    Mardi 2 mai 18h30. Jean Antoine, voisin et ami vient nous proposer de partir avec lui et quelques amis visiter les Cinque Terre en Italie à la place d'un couple qui a dû se désister au dernier moment. La décision est vite prise d'autant que nous avions déjà l'intention d'y aller.

    C'est d'accord.
    Quand partons-nous ?
    Demain matin 9h.

    Au fait, vous connaissez les Cinque Terre ?
    C'est une toute petite région d'Italie sur la côte ligure, à environ une soixantaine de kilomètres de Gênes, un peu avant La Spezia. Sur une vingtaine de kilomètres, une chaîne de montagnes escarpées plonge directement dans la mer créant un littoral particulièrement sauvage et difficile d'accès. Dans cette zone, cinq villages s'accrochent à la montagne, se cramponnent aux falaises ou se nichent au fond des ravins qui dévalent la montagne.
    Pendant très longtemps, ils sont restés pratiquement coupés du monde, accessibles uniquement par mer ou par des sentiers pentus et difficiles. Les habitants vivaient de la pêche et de la culture de la vigne, de l'olivier et du citronnier sur des terrasses construites au fil des siècles sur ces pentes abruptes.

    Carte de la zone

     

    En 1874, la construction d'une voie ferrée a désenclavé les villages. C'est par ce moyen qu'aujourd'hui les hordes de touristes se ruent à l'assaut de ces sites pittoresques classés au patrimoine mondial de l'UNESCO. Les sentiers qui permettaient aux agriculteurs de parcourir les terrasses cultivées et qui relient les villages entre eux constituent maintenant de spectaculaires chemins de randonnée.
    Malgré la fréquentation intense, ces cinq villages ont conservé un charme extraordinaire.

     

    Mercredi 9h. Jean-Antoine, Gérard, Suzon, Monique, Violette, Hélène et moi quittons Montpellier pour l'Italie. Cinq-cents kilomètres d'autoroute plus loin, nous faisons un arrêt à Portofino, célèbre petit port niché au fond d'une jolie crique enchâssée dans les collines de la presqu'île du même nom. Portofino est généralement envahi de touristes huppés. Parmi tant d'autres célébrités italiennes, Berlusconi y a sa villa et le village est souvent considéré comme le Saint Tropez local. Mais à cette date et sous un ciel gris, il n'y a personne et nous pouvons même garer nos voitures sur la place.

    Arrivée à Portofino

    Portofino

    Portofino


    Pour Hélène et moi, ce lieu a un attrait sentimental supplémentaire : en effet, en novembre 1975, nous y étions venus pendant notre voyage de noces.
    Nous nous installons à une terrasse pour refaire la même photo que quarante-trois ans plus tôt.

    Portofino - Hélène et Max sur le port comme en 1975


    Rien n'a changé ou si peu. Les mêmes façades colorées, les même quais pavés sur lesquels s'alignent les terrasses de restaurants. Dans la petite rade bien abritée, les barques de pêcheurs ont laissé la place à des hors-bords, des vedettes et quelques yachts. Nous parcourons les rues où s'alignent magasins de souvenirs et boutiques de luxe, montons jusqu'à l'église qui domine la rade et la pleine mer de l'autre coté, allons même faire un tour au cimetière coincé entre l'église et la montagne.

    Portofino - La péninsule



    Puis nous repartons pour notre destination finale, Sestri Levante, petite station balnéaire bien agréable, porte des Cinque Terre. Mais ce soir, après nous être installés dans le petit hôtel prévu, nous nous contentons du dîner dans le restaurant indiqué par notre hôtelier. Une excellente adresse où nous goûtons une cuisine italienne délicieuse et abondante et, du même coup, faisons plus ample connaissance avec nos compagnes et compagnons de voyage.

     

    Le lendemain, sans perdre de temps, nous embarquons dans le train qui nous dépose dix minutes plus tard au premier village de la série des Cinque Terre : Monterosso. Il doit son nom à la couleur de cheveux du premier seigneur du lieu, originaire du Nord de l'Europe.
    Situé dans un petit golfe, il a la particularité d'être coupé en deux par une arête rocheuse sur laquelle se dresse les restes du chateau féodal. 
    À l'ouest, la partie moderne avec la gare et une longue plage le long de laquelle s'alignent hôtels et restaurants.

     Monterosso

    Monterosso


     
    À l'est, le vieux bourg médiéval avec ses case-torri et ses rues étroites qui enserrent l'église Saint Jean-Baptiste édifiée au XIII° siècle.  Elle est construite en pierres blanches et noires et sa façade est ornée d'une magnifique rosace en marbre blanc fin comme de la dentelle.

    Monterosso - L'église St Jean Baptiste

    Monterosso - La rosace de l'église St Jean Baptiste

    Monterosso - L'église St Jean Baptiste


    Tandis que trois membres de l'équipe reprennent le train pour rejoindre le village suivant, nous sommes quatre à faire le trajet à pied par le sentier qui longe la côte. Au péage, on nous prévient que le parcours est aujourd'hui gratuit car le sentier est glissant et dangereux. Nous y allons quand même et bien nous en a pris car il est parfaitement praticable.

    Départ de Monterosso sur le sentier vers Vernazza

    Sur le sentier de Monterosso à Vernazza


    Le démarrage est rude car le sentier emprunte des escaliers raides qui grimpent deux-cents à trois-cents mètres de dénivelée au milieu des vignes qui produisent un vin liquoreux réputé. Ensuite, l'itinéraire est plus facile. Il monte et descend dans les bois ou à flanc de falaise. Tout le long, il offre de beaux points de vue sur la côte sauvage.

    Sur le sentier de Monterosso à Vernazza


    Sur le sentier de Monterosso à Vernazza

    Finalement le sentier arrive au-dessus du deuxième village, Vernazza. Halte photo obligatoire et il faut même faire la queue pour pouvoir prendre LA photo !

    Belle vue sur Vernazza

    Sur le sentier de Monterosso à Vernazza


    Sur le sentier de Monterosso à Vernazza - La côte et le train à Vernazza
     

    Vernazza


    Perché sur un petit promontoire dominé par les restes du château de la famille Doria, il se serre autour d'une petite anse avec son église Sainte Marguerite d'Antioche et son clocher octogonal à dôme et les façades de ses maisons de couleurs pastels. C'est sans doute le plus beau des cinq villages.
    Un autre magnifique point de vue se dévoile un peu plus bas.

    Au-dessus de Vernazza

    Sur le sentier de Monterosso à Vernazza - Arrivée à Vernazza
     

    Sur la place au bord de l'eau où toutes les barques de pêcheurs sont tirées à l'abri, nous retrouvons l'équipe du train à la terrasse d'un des restaurants.

    Le sentier suivant est coupé par un éboulement. Pas d'autre solution que de prendre le train pour atteindre Corniglia.
    Corniglia est perché sur un promontoire à une centaine de mètres d'altitude, entouré de vignes en terrasses. Il est le seul village à ne pas être construit près de l'eau. Pour l'atteindre depuis la gare, nous montons à pied par la route qu'emprunte la navette prise d'assaut pas les nombreux touristes. La jolie place Ciapara ensoleillée, la lumineuse église San Pietro, l'étroite rue Fiescha et la petite place Taragio et son monument aux morts jalonnent le parcours jusqu'à la superbe terrasse panoramique Santa Maria d'où l'on voit tous les autres villages.

    Corniglia - Maisons

    Corniglia - Dans les rues du village

    Corniglia - Sur la terrasse Santa Maria

    Corniglia - Vue sur Manarola

    Nous redescendons prendre le train pour aller au quatrième village, Manarola.

    Corniglia - Le chemin vers la gare

    Les trajets sont étonnamment courts. À peine sortis de la gare, on plonge dans un tunnel et on n'a même pas le temps de s’asseoir que le train ressort du tunnel pour s'arrêter à la gare suivante.

    Vernazza - La gare


    En sortant de la gare de Manarola, on emprunte un long tunnel piéton pour atteindre le village. La côte est tellement abrupte qu'il n'y a pas de port. Les bateaux sont tirés à l'abri sur un plan incliné. Les maisons colorées grimpent à l'assaut des falaises.

    Manarola


    Le sentier qui mène à Riomaggiore, le dernier village est praticable mais nous n'avons plus le temps. C'est encore par le train que nous y arrivons.

    Manarola - Arrivée à la gare


    Le village est construit sur les rives abruptes d'un ravin et la rue principale remonte en suivant le lit du torrent. Je grimpe jusqu'au cimetière par un escalier qui n'en finit plus pour avoir une vue sur l'ensemble du village, malheureusement un peu gâchée par l'averse qui tombe soudainement.

    Riomaggiore vu du cimetière


    En fait, c'est d'en bas, de la marina, que le point de vue sur le village est le plus beau. Même sous la pluie.

    Riomaggiore

    Riomaggiore - Le petit port


    Il est déjà 19h, il faut penser à rentrer. Nous sautons dans le premier train qui passe pour revenir à 
    Sestri Levante. Malgré un aller retour inattendu, nous arrivons à l'heure pour le dîner.
     

    Dans le train du retour


    Nous en avons des choses à nous raconter. Dans le nouveau restaurant que nous avons choisi, les conversations durent jusqu'à 23h, quelque peu aidées par la liqueur de myrte et la grappa offertes par la patronne.

     

    Dernier jour. Avant de reprendre la route, nous faisons une promenade dans Sestri Levante que nous n'avons vu jusqu'à présent que de nuit. C'est une jolie petite ville agréable construite sur un isthme séparant deux baies dont l'une est appelée la baia del silenzio (la baie du silence). Des espaces verts, une vieille ville charmante avec ses rues bordées de belles demeures dont le palais Fascie sur le Largo Colombo.

    Sestri Levante - La baie du silence
     

    Sestri Levante - Hotel particulier Fascie sur le Largo Colombo

    Sur le Largo Giovanni Massi, un étrange monument dédié à la mémoire de Sandro Pertini, homme politique célèbre pour avoir combattu Mussolini et qui devint en 1978 un président de la République bénéficiant d'une très forte popularité pour son intégrité et son franc-parler.


    Sestri Levante - Monument près de la gare


    Sur le trajet retour, nous faisons une halte à Gênes. Il eût été dommage de traverser cette ville sans la visiter.
    Cela n'a pas été facile d'arriver sur le parking du vieux port dans cette ville immense, compliquée et à la circulation très dense. Mais nous y sommes arrivés.
    Tout à coté la terrasse ensoleillée d'Eataly dominant le port nous tend les bras pour le repas. Juste en face, contrastant furieusement avec l'architecture futuriste de notre construction, s'élève le Palacio San Giorgio à la façade entièrement peinte de fresques colorés.

    Gênes - Repas sur la terrasse de Eataly sur le vieux port
     

    Gênes - Palacio San Giorgio sur le vieux port


    Notre circuit de visite remonte la rue San Lorenzo jusqu'à la cathédrale Duomo San Lorenzo à la façade rayée de blanc et noir, consacrée par le pape Gélase II en 1118. Elle est gardée par deux belles statues de lion.

    Gênes - La cathédrale Duomo San Lorenzo


    Derrière la cathédrale, il passe par la place Matteoti et la place Da Ferrari bordées par les beaux bâtiments de la Bourse et de l'Opéra devant lequel se dresse la statue équestre de Garibaldi.

    Gênes - Largo Pertini - Le théâtre Carlo Felice Opera et la statue de Garibaldi

    Gênes - Via Roma

    Gênes - Plazza de Ferrari et le Palacio de la Borsa
     

    Nous empruntons ensuite la Via Garibaldi. C'est l'une des plus belles rues de Gênes et elle est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO pour la douzaine de palais qui s'alignent de part et d'autre.
    L'un d'entre eux est la Palazzo Rosso à la magnifique façade rouge sombre.

    Gênes - Via Garibaldi - Palais Rosso

    Presqu'en face, moins spectaculaire mais presqu'aussi beau, le Palazzo Blanco.

    Gênes - Via Garibaldi - Palazzo blanco


    Nous revenons vers le vieux port en coupant par les ruelles de la vieille ville, certaines bien sombres et étroites, quelques unes bien glauques et jalonnées de prostituées tous les dix mètres. Nous passons près de l'église San Pancrazio qui semble étouffée par les immeubles qui la dominent.

    Gênes - Eglise San Pancrazio

    Gênes - Via Ponte Calvi


    Nous retrouvons le port et le soleil.
    Il est déjà 16h30. Il est temps de reprendre la route pour rentrer à Montpellier.
    Il faut d'abord s'extraire de la ville ce qui prend un certain temps, tous les axes étant complètement saturés. Au delà, le trajet retour par l'autoroute n'est qu'une formalité et nous retrouvons sans encombre la résidence du Nouveau Monde.

    Après ces trois journées à la sauce italienne qui ont passé très vite, on a un peu le vertige.
    Mais nous sommes ravis de cette escapade imprévue car nous avons découvert une région magnifique et fait la connaissance de personnes bien sympathiques.
    Et il convient de remercier Jean-Antoine pour avoir organisé cette petite expédition.

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    BrigitteAVF
    Vendredi 9 Juin 2017 à 08:34

    Super voyage, magnifiques photos, excellents commentaires. Merci Max de nous faire découvrir un superbe coin d'Italie typique 

     

     

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