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    Un voyage à travers l'Allemagne à la découverte des belles régions de ce grand pays, ses paysages bucoliques, ses villes pittoresques, ses lieux de mémoire chargés d’histoire et sa capitale au destin si particulier.

     

    Le drapeau allemand

     

     

     

     

    C'est vrai, les Français ne sont en général pas très attirés par l'Allemagne. L'histoire commune de nos deux pays faite essentiellement de trois grandes guerres particulièrement meurtrières a sans doute contribué à installer quelques préjugés difficiles à surmonter.

    Quand on pense à l'Allemagne, deux choses viennent immédiatement à l'esprit : la deuxième guerre mondiale et son cortège de destructions, l'idéologie nazie et ses conséquences et puis la partition de l'Allemagne et de Berlin en deux pendant quarante-cinq ans. Malgré le temps écoulé, les traces de ces deux épisodes souvent élevées au rang de mémorial ou même de musée sont nombreuses et mises en valeur. Les Allemands assument leur passé.
    Mais l'Allemagne, c'est aussi une palette de paysages variés embellis par l'obsession de la propreté et l'application systématique d'une écologie intelligente, de jolis villages pittoresques, des cités médiévales préservées, souvent reconstruite à l'identique après la guerre, des villes à la fois dynamiques, belles et paisibles où l'on se sent bien.
    L'esprit de discipline proverbial des Allemands se traduit par un respect des choses et des règles. Tout est propre, tout fonctionne, il n'y a pas de dégradations volontaires, même pas de tags ou si peu et, malgré le nombre de véhicules, la circulation automobile est fluide grâce au respect du code de la route et à l'absence d’agressivité des conducteurs.
    Deux exemples :
    - Sur les autoroutes, il n'y a pas de limitation de vitesse et les grosses voitures déboulent parfois à 180 ou 200 km/h sur la voie de gauche, mais quand des travaux ou un obstacle quelconque impose une limitation, ces mêmes autos vont rouler scrupuleusement aux 80 voire 60 km/h prescrits.
    - Dans le métro de plusieurs grandes villes, nous avons constaté qu'il n'y a absolument aucun dispositif pour contrôler que les voyageurs ont un billet. Pas de tourniquet ou portillon, même pas d'appareil à composter. On achète son billet et on monte dans le train tout simplement.

    Tout cela rend un séjour dans ce pays intéressant et très agréable.

    J'ai donc préparé un parcours de manière à voir les sites remarquables, ceux qui "valent le voyage" ou "méritent un détour" selon la terminologie utilisée par le Guide Vert. Pour les hébergements, j'ai privilégié le camping et les auberges de jeunesse que nous avons l'habitude de pratiquer, de manière à limiter le coût. Le résultat a été un voyage de 39 jours qui nous a permis de sillonner  ce vaste pays.

     

    Récit illustré de ce périple en terre germanique des frontières luxembourgeoise et belge à celles de la Pologne et de la république
     Tchèque, des bords de la mer Baltique aux Alpes bavaroises sans oublier Berlin et quelques autres grandes villes.
     

      

    Jour 0. Jeudi 9 juillet. MONTPELLIER - REIMS                                                                                                   792 km

    Nous quittons Montpellier où il fait agréablement chaud. Sur l’autoroute, la circulation est fluide et le trajet se déroule sans problème. Nous nous arrêtons pour pique-niquer sur une aire près de Macon puis nous quittons l’autoroute à Beaune pour aller visiter le fameux hospice. C’était un hôpital pour les "pôvres" fondé au 15° siècle par Nicolas Rolin, chancelier des Ducs de Bourgogne, et son épouse Guigone de Salins.
    Le bâtiment principal est de style gothique flamboyant recouvert d’une magnifique toiture en tuiles vernissées. Aujourd’hui, il a été transformé en musée que nous parcourons avec une guide très intéressante. 

     Trajet aller - L'hospice de Beaune - Les toits vernissés

     
    Après cette visite instructive, nous rejoignons Reims pour faire étape chez ma belle-sœur ravie de nous recevoir. Sa fille Isabelle et son mari que nous n’avions pas vus depuis longtemps passent nous dire bonsoir et nous parlons jusqu’à une heure avancée. 

     

    Jour 1. Vendredi 10 juillet. REIMS - TRIER                                                                                                           312 km

     Le départ est un peu tardif, famille oblige, mais nous ne sommes pas pressés. Il fait grand beau. Nous passons par Schengen, petit village au nom très célèbre situé à la jonction des frontières du Luxembourg, de la France et de l’Allemagne. Un très beau village tout fleuri dont les jolies maisons se mirent dans la Moselle qui fait office de frontière.

    J1 - Trajet aller - Passage à Schengen

     
    Après la pause repas au bord de la rivière, nous pénétrons enfin en territoire germanique où la circulation est très tranquille et les limitations de vitesse scrupuleusement respectées.

     J1 - Trajet aller - Entrée en Allemagne

     
    Le petit hôtel où nous avons réservé est à quelques kilomètres du centre, à l’écart des routes, calme et très cosy.
    Nous reprenons la voiture pour aller visiter Trier (Trèves en français), capitale de l’empire romain d’Occident au 3° siècle et, à ce titre plus vieille ville d’Allemagne. Il y a beaucoup de choses à voir : les thermes, la basilique de briques, la magnifique cathédrale à l’aspect de forteresse avec ses six tours, la place du marché décorée d’une croix érigée en 958 et d’une jolie fontaine des vertus cardinales et bordée de belles maisons à colombages. Mais le principal monument est bien la colossale Porta Nigra, construite à la fin du 2° siècle en pierres noires ajustées sans ciment.
     

    J1 - Trier - La basilique

    J1 - Trier - La basilique - La nef

     J1 - Trier - La cathédrale


    J1 - Trier - La fontaine sur Hauptmarktplatz

     

    J1 - Trier - La Puerta Negra

    Dans la Brückenstraße, nous passons devant la maison natale de Karl Marx transformée en musée et fermée à cette heure.

    J1 - Trier - La maison de Karl Marx

    Tout le centre est piétonnier. La ville est très animée avec des orchestres sur certaines places et des enfants qui jouent dans des fontaines originales. Tout cela donne une bonne ambiance de joie de vivre et de tranquillité. Nous dînons à la terrasse d’un restaurant italien avant d'aller sur les collines admirer le panorama sur la ville au soleil couchant. En bas, au bord de la Moselle, une fête foraine attire toute la jeunesse de la ville.
    Plus sagement, nous rentrons dormir à notre hôtel. 

     

    Jour 2. Samedi 11 juillet. TRIER - KOBLENZ                                                                                                       232 km

    L’étape d’aujourd’hui va nous faire parcourir sous le soleil la vallée de la Moselle et ses vignobles qui donnent des vins blancs secs légers au goût délicat. La récolte est tardive et a parfois lieu seulement début décembre.
    Premier arrêt au village de Trittenheim situé dans un méandre. Après avoir parcouru les rues du village, nous allons voir le cimetière qui entoure l'église. Nous aimons bien visiter les cimetières pendant nos voyages et comparer. Ici les tombes sont petites, discrètes même, bien fleuries.

    J2 - Vallée de la Moselle - Trittenheim - Le cimetière

    Puis nous montons sur les hauteurs de l’autre rive pour admirer le panorama sur la boucle.

    J2 - Vallée de la Moselle - Trittenheim - Panorama sur la vallée


    Les vignobles couvrent les pentes de la vallée parfois très raides. Un ingénieux système de chariot à moteur monté sur un rail à crémaillère permet aux viticulteurs de monter et descendre le matériel sans effort. Nous découvrons cet engin lors d’une pause dans les vignes.

    J2 - Vallée de la Moselle - Les vignes et le système de chariot à crémaillère

    J2 - Vallée de la Moselle - Hélène sur le chariot à crémaillère

     
    L’arrêt suivant est au très beau village de Dernkastel. Il s’étire le long de la Moselle au pied des pentes couvertes de vignes. Au cœur du village, les maisons à colombages se serrent autour de la Marktplatz et s'alignent dans les étroites ruelles. Il y a beaucoup de monde et comme toujours dans ces cas-là, les tentations sont grandes…

    J2 - Vallée de la Moselle - Dernkastel

     

    J2 - Vallée de la Moselle - Dernkastel - Les vieilles maisons du village sur la Marktplatz


    Bien que ce soit l’heure du repas, nous résistons vaillamment et allons
    pique-niquer près du village de Burg à l’ombre des peupliers du bord de la rivière.

    Plus loin, nous montons au monastère de Marienburg construit au point le plus étroit d’un méandre très serré. La vue sur les courbes de la rivière y est magnifique.

    J2 - Vallée de la Moselle - Pünderich vu du monastère de Marienbürg


    Sous un arbre, collé sur un nid d’oiseau, une marque bleue avec la coquille Saint Jacques stylisée attire mon attention. Un chemin passe donc par ici. Déjà dans le village de Schengen, j’avais repéré une de ces marques le long de la Moselle.
     

    J2 - Vallée de la Moselle - Pünderich - Balisage du chemin au monastère de Marienbürg


    Tout le long de la vallée, les villages se succèdent. Là, c’est Cochem, dominé par un imposant château fort planté sur une butte couverte de vignes qui domine la Moselle.

    J2 - Vallée de la Moselle - Cochem - Le château de Reichbürg

    Le Guide Vert recommande la visite du château d’Eltz. Il est construit sur un promontoire rocheux dans une boucle d’un affluent de la Moselle et est hérissé de nombreuses tours et clochetons. On le découvre soudainement après une marche de deux ou trois kilomètres à travers bois, ce qui ne fait qu’accentuer son caractère spectaculaire.

     J2 - Vallée de la Moselle - Chateau d'Eltz

    J2 - Vallée de la Moselle - Château d'Eltz


    À force d’avancer de village en village, nous approchons de la grande ville de Coblence au confluent du Rhin et de la Moselle. Nous nous arrêtons pour la nuit quelques kilomètres avant la ville dans un très beau camping au bord de la rivière complètement envahi de caravanes et camping-cars. Nous ne sommes que cinq tentes dans un petit coin.

      

    Jour 3. Dimanche 12 juillet - KOBLENZ - KOBLENZ                                                                                           216 km

    La nuit a été bonne malgré les trains qui passent régulièrement à quelques centaines de mètres de là. Il fait toujours beau mais le ciel est légèrement voilé et cela ne fera que s’accentuer au fil de la journée.
    Nous allons suivre la vallée du Rhin de Koblenz à Mainz par la rive gauche et revenir à Koblenz par la rive droite. C’est ce tronçon du fleuve qui est parcouru par les croisières car c’est la partie la plus spectaculaire à travers le Massif Schisteux Rhénan. Sur les rives les vignobles et les pitons rocheux alternent, ponctués de villages typiques et de châteaux perchés sur les hauteurs, un peu comme la vallée de la Moselle que nous venons de parcourir. Mais le Rhin est bien plus majestueux, beaucoup plus large et constitue une grande voie de communications. De nombreuses péniches, des bateaux de croisière le parcourent jour et nuit sans parler des bacs, seuls moyens de le traverser sur ce tronçon long d’une centaine de kilomètres.

    Et puis, bien sûr, il y a la célèbre Lorelei qui, selon la légende, était une ondine blonde qui charmait les bateliers à l’endroit le plus dangereux du parcours. Il s’agit plus simplement d’une avancée rocheuse qui diminue sérieusement la largeur du Rhin et impose un zigzag délicat à négocier d’autant que le courant y est fort et le lit encombré de quelques traîtres affleurements rocheux.

    J3 - Vallée du Rhin - Le Rhin vu du château de Rheinfels
     

     J3 - Vallée du Rhin - Passage de la Lorelei

     

    J3 - Vallée du Rhin - La Lorelei

    J3 - Vallée du Rhin - Le Rhin vu du haut de la Lorelei

     
    Un peu plus en amont, nous nous arrêtons au village de Bacharach et ses jolies maisons fleuries à pans de bois dominé par les ruines arachnéennes de la chapelle Saint Werner.

    J3 - Vallée du Rhin - Bacharach

    Dans un parc au bord du fleuve, un étrange monument à la gloire de Clemens Brentano, poète et écrivain allemand, l'un des premiers représentants du romantisme, de Heinrich Heine, autre écrivain allemand du 19° siècle considéré comme le dernier poète du romantisme et notre Victor Hugo national, les trois ayant évoqué la Lorelei dans leurs écrits.

    J3 - Vallée du Rhin - Bacharach - Monument à Victor Hugo

    Presque en face, le château de Pfalzgrafenstein, dresse son donjon entouré d’une enceinte à tourelles sur un îlot au milieu du Rhin. 
     

    J3 - Vallée du Rhin - Chateau de Pfalz

     
    D’autres châteaux se dressent sur leur piton tout le long du fleuve. Il y a Soonek très restauré, Reichenstein au débouché d’un vallon, Rheinstein sur un à-pic dominant le fleuve et le Burg Klopp à Bingen.
    Il faut aller jusqu’à Mainz pour trouver un pont et passer sur l’autre rive. Nous nous arrêtons à Rudesheim, petite ville particulièrement animée en ce dimanche où nous déjeunons à la terrasse d’un restaurant en accompagnant notre repas du délicieux vin blanc local.
    En passant à hauteur de la Lorelei, nous montons au sommet du rocher d’où la vue sur la vallée est superbe. Seule ombre au tableau, le temps est maintenant carrément couvert.
    Nous continuons à descendre la rive droite du fleuve jusqu’à Koblenz. Il commence à pleuvoir. Cette petite pluie fine désagréable ne nous empêche pas d’aller voir le hideux monument à la gloire de Guillaume 1° érigé au confluent de la Moselle et du Rhin. Le Deutsche Erk est une énorme et massive statue de l’empereur à cheval en blocs de pierre noire. Heureusement qu’il y a les nombreux drapeaux des provinces allemandes pour mettre un peu de couleurs dans ce paysage tout en gris et noir. Nous ne nous attardons pas et revenons à notre camping. La pluie continue de tomber finement mais surement. J’installe une bâche pour faire un abri qui nous permette de manger au sec.
    La pluie s’arrête en début de nuit mais la météo prévoit que le soleil ne reviendra pas avant plusieurs jours.

      

    Jour 4. Lundi 13 juillet. KOBLENZ - AACHEN - KÖLN                                                                                        240 km

    Il ne pleut pas au réveil mais le ciel très chargé n'annonce rien de bon. Compte tenu du temps, je décide de prendre l’autoroute pour rejoindre Aachen (Aix-la-Chapelle en français) au lieu des routes pittoresques qui traversent le massif de l’Eiffel, ce qui me prive d'une visite au célèbre circuit automobile du Nürburgring. J’ai eu raison de faire ce choix car il se remet à pleuvoir avant même que nous ayons atteint l'autoroute.
    À Aachen, nous parcourons sous la pluie la vieille ville avec le Rathaus et sa façade ornée de statues d’empereurs et de rois, l’inévitable Marktplatz et sa fontaine couronnée d’une statue de Charlemagne et découvrons l’originale fontaine des poupées dans une rue voisine.

    J4 - Aachen - La façade du Rathaus et la statue de Charlemagne
     

    J4 - Aachen - La fontaine des poupées

     
    Mais le plus intéressant, c’est la cathédrale où plus de trente empereurs furent couronnés et où la dépouille du grand Charlemagne repose dans une chasse d’argent doré. C'est pour lui que nous avons fait ce détour.
    C’est une drôle d’église de forme octogonale à la manière des églises byzantines. Elle fut commencée  peu avant l’an 800 et son chœur gothique fut consacré en 1414. L’octogone central coiffé d’une haute coupole est entouré d’un déambulatoire à deux étages et au centre, pend un immense lustre qui a été offert par Frédéric Barberousse en 1165.
    Dans une abside, la fameuse chasse en argent doré repoussé merveilleusement travaillée conserve les ossements de l’empereur.

     J4 - Aachen - La chasse de Charlemagne dans la cathédrale

     
    Nous prenons le temps d’aller voir le Trésor de la cathédrale qui contient des pièces remarquables en or, ivoire et pierres précieuses avant de déjeuner dans un agréable restaurant du centre ville.

    Il ne reste plus qu’à rejoindre Köln (Cologne) à une centaine de kilomètres sous une pluie fine mais tenace.
    Nous trouvons facilement le camping municipal à quelques kilomètres au sud de la ville et au bord du Rhin. Il est très vert et nettement moins plein que celui de la veille. Il y a beaucoup plus de tentes aussi. Nous nous installons sous les arbres. Il y a une grande salle équipée de plaques de cuisson au gaz et de tables où nous pourrons préparer nos repas et manger à l’abri.
    Le gérant du camping nous explique comment rejoindre facilement le centre ville. Malgré la pluie qui continue de tomber, nous allons admirer l’immense cathédrale gothique dont la construction a duré plus de 600 ans. De l’extérieur, c’est une profusion de clochetons, de sculptures, de tourelles, de lignes fuyant vers le sommet des deux flèches culminant à 157 mètres de hauteur.
    Malgré le mauvais temps, il y a beaucoup de monde sur le parvis et les places environnantes.
     

    J5 - Köln - La cathédrale

    J5 - Köln - La cathédrale


    Dès le portail d’entrée franchi, on reste sans voix. Au bout de la nef, le chœur semble flotter dans les lointains et la voûte plane à 43 mètres au-dessus de nos têtes. C’est immense mais c’est calme, chaud, agréable, sans doute en partie grâce à l’éclairage des magnifiques vitraux.

    J5 - Köln - La cathédrale - La nef

     
    Pour cette cathédrale, tout a commencé en 1184 quand Frédéric Barberousse (encore lui) a offert à la ville des reliques des Rois Mages pour lesquelles les pèlerins affluent toujours car la chasse où elles ont été déposées est toujours derrière le maître-autel, magnifique pièce d’orfèvrerie en forme de basilique finement décorée.

    J5 - Köln - La cathédrale - Chasse contenant les reliques des Rois Mages

    Cologne, c’est évidemment la patrie de l’eau de Cologne. Aqua mirabile au 16° siècle, le commerce de cette préparation aux supposées vertus médicinales se développa au 18° siècle grâce à un certain Jean-Marie Farina puis d’autres fabricants se mirent à produire eux aussi cette eau miraculeuse qui fut exportée sous le nom d’"eau de Cologne". Sous l’occupation napoléonienne, elle fut interdite en tant que médicament et les fabricants contournèrent la loi en la vendant comme eau de toilette. Au numéro 4711 de la Glockengasse, se dresse la maison Mülhens fondée en 1792, l’un des principaux fabricants de la véritable Echt Kölnisch Wasser.

    Mais l’heure tourne et nous retournons à la voiture en empruntant cette fois-ci les rues piétonnes du centre. De retour au camping, nous apprécions la salle mise à disposition des campeurs. Manger à l’abri des intempéries, c’est bien agréable. 

     

    Jour 5. Mardi 14 juillet. KÖLN

    Il n’a pas plu pendant la nuit mais le ciel est toujours aussi gris et la température n’est que de 18°. Nous repartons à la découverte de la ville. Cette fois, nous rejoignons le centre en suivant la rive droite et traversons le Rhin par le pont Hohenzollern. C’est un pont ferroviaire, une cible privilégiée des bombardiers en 1944 et 45 qui offre une belle vue sur la cathédrale. 

    J5 - Köln - Le pont Hollenzollern et la cathédrale


    Tout le long du grillage qui sépare le cheminement piétons des voies, des milliers de cadenas ont été accrochés, tout comme sur le pont des Arts à Paris. Beaucoup sont gravés aux noms des amoureux. Ce doit être un business florissant.
     

    J5 - Köln - Le pont Hollenzollern et ses milliers de cadenas

     
    Nous commençons notre visite par le musée Ludwig au toit en dents de scie dont l’architecture résolument moderne tranche avec la cathédrale toute proche. Il se consacre surtout à l’art moderne. De belles œuvres sont exposées mais, dans l’ensemble, je l’ai trouvé un peu décevant.

    J5 - Köln - Musée Ludwig

     

    J5 - Köln - Musée Ludwig - J Rosenquist - Star Thief


    En sortant, nous allons explorer les rues piétonnes du centre ville, l’Altermarktplatz, le Rathaus, les quais et déjeunons dans un excellent restaurant italien qui propose un intéressant buffet à volonté.

    J5 - Köln - Altmarkplatz

    J5 - Köln - Malakoff Türm

    J5 - Köln - Statues originales dans la rue

     
    Dans l’après-midi, après les averses, le temps s’éclaircit et quelques timides rayons de soleil égayent un peu la ville. La température est aussi montée d’un cran.
    Nous retournons à la cathédrale. Cette fois-ci, on peut faire le tour du déambulatoire et voir de près la chasse contenant les reliques des Rois Mages, les magnifiques vitraux du chœur, l’autel des patrons de la ville et le retable des cinq maures, un grand polyptyque flamand de 1521. Par contre, nous ne nous lançons pas dans l’ascension des 533 marches qui permettent d’accéder à la tour sud, ce qui nous aurait permis de voir au passage l'énorme cloche Saint Pierre d’un poids de 24 tonnes.
    En marchant le long des quais, nous nous arrêtons au musée du chocolat mais, après réflexion, nous n’entrons pas. Déambuler dans le magasin attenant est suffisamment alléchant !
    Finalement, il est plus de 19h quand nous rentrons au camping. Ce matin en partant, nous avons fait les courses dans un supermarché Lidl. Au menu de ce soir, salade de tomates, jambon, pâtes et melon. 

     

    Jour 6. Mercredi 15 juillet. KÖLN - MÜNSTER                                                                                                     266 km

    Le temps est malheureusement toujours aussi gris pour cette journée de roulage. Nous allons traverser la Ruhr qui a bien changé avec la fermeture de la plus grande partie des aciéries et autres hauts fourneaux. Il y a beaucoup de verdure maintenant, les friches industrielles ayant été réhabilitées.
    Sur le trajet, j’ai prévu de passer voir trois châteaux signalés comme intéressants sur le Guide Vert.

    Le château de Lomback est joli, très fleuri mais fermé.
    Celui de Vischering est très pittoresque, construit au milieu de l’eau et la visite de son intérieur est intéressante. Mais pour les photos, c’est raté, toute la façade en cours de restauration est envahie d’échafaudages.

    J6 - Route de Münster - Chateau de Lomback

     
    Nous pique niquons sur un parking près de la route en profitant d’un rayon de soleil. Quelques Allemands passent à vélo et nous saluent aimablement.

    J6 - Route de Münster - Pique nique

     
    Nous visitons encore le joli château d’Hülshoff construit dans un parc magnifique et dont l’intérieur est remarquablement meublé et décoré.
    De là, nous finissons d’arriver à Münster. Je me trompe en traversant la ville et me retrouve sans le vouloir sur une autoroute qui a au moins le mérite de me faire retrouver le bon itinéraire. Le camping est à quelques kilomètres de la ville le long d’une petite route de campagne peu fréquentée. Il est très bien équipé, presque luxueux et lui aussi pratiquement plein de camping-cars et caravanes, certaines visiblement installées là à l’année. Des lapins s’ébattent librement dans les allées pas du tout dérangés par les quelques averses qui viennent perturber cette soirée par ailleurs très paisible. 

     

    Jour 7. Jeudi 16 juillet. MÜNSTER - GOSLAR                                                                                                     266 km

    Sous un ciel encore très gris, nous allons d’abord visiter Münster que nous n’avons pas eu le temps de voir hier. L’église Saint Lambert se distingue par les cages de fer pendues à son clocher de pierres noires. C’est là qu’avaient été exposés les cadavres des chefs anabaptistes, une croyance religieuse ayant évoluée en mouvement social, durement réprimée en 1536.

    J6 - Münster - La flèche de la cathédrale St Lambert et les cages des anapbaptistes

     
    Les rues de la ville sont agréables et pleines de monde malgré le temps maussade. Nous admirons le Rathaus et sa belle façade à pignons et allons visiter la cathédrale au style très sobre. À la notable exception de la magnifique et complexe horloge astronomique, l’intérieur n’est pas très intéressant.

    J6 - Münster - Le  Rathaus

    J6 - Münster - Cathédrale St Pierre et St Paul - L'horloge astronomique

     
    Dans un parc, Hélène pose près d’un original monument commémorant la réunification des deux Allemagnes.

    J6 - Münster - Monument à la réunification
     

    Nous revenons à la voiture après avoir fait les courses et prenons la route de Goslar, une petite ville au sud-est de Hanovre, au pied du massif forestier du Harz. Nous nous arrêtons au château de Vornholtz. Il ne se visite pas mais nous pouvons tout de même l’admirer de l’extérieur surtout que le soleil qui réapparaît enfin fait bien ressortir le jaune de ses façades.
    La route vers Goslar est très agréable. Elle traverse de jolis paysages vallonnés où alternent forêts et cultures. Les routes sont belles et très bien signalées. La circulation est assez intense mais très fluide. On peut rouler à 100 mais les limitations de vitesse dans les villages ou les endroits dangereux sont scrupuleusement respectées. Il y a aussi quelques radars particulièrement discrets et non signalés.
    Le repas de midi est pris à la lisière d’une forêt dans un joli site ensoleillé.
    À Goslar, nous rejoignons directement l’auberge de jeunesse où j’ai réservé. Désagréable surprise, le gérant n’a pas ma réservation et son établissement est complet. Plein de bonne volonté, il nous trouve des places au village voisin. En allant à ce village, nous passons devant un camping situé à la sortie de la ville et décidons de nous arrêter là. Il est un peu plus rustique que celui de la veille mais très agréable et tranquille. Nous nous installons et redescendons visiter Goslar.
    Le parking est dominé par le majestueux et massif palais impérial assez inattendu dans cette petite ville. Nous parcourons le centre historique et ses belles maisons à colombages tandis que sur la Marktplatz au pavage multicolore, les façades sont recouvertes d’ardoises sauf celle de l’hôtel Kaiserworth de style gothique, qui se distingue par sa couleur saumon.

    J7 - Goslar - Marktplatz - Le Schulhof

    J7 - Goslar - La Marktplatz
     

    J7 - Goslar - Marktplatz - L'hôtel Kaiserworth

     
    C’est vraiment une très belle ville et nous nous promenons avec plaisir parmi les nombreux touristes d'autant qu'il fait beau et chaud, ce qui n'était pas arrivé depuis longtemps.
    Du coup, nous décidons de manger sur la place à la terrasse d’un restaurant recommandé par le Guide Vert. Nous ne sommes pas déçus par la saucisse de sanglier et le steak de cerf arrosés d’une bonne bière locale.
    Nous rentrons au camping sous un ciel clair qui promet une belle journée pour le lendemain. 

     

    Jour 8. Vendredi 17 juillet. GOSLAR - Massif du Harz - GOSLAR                                                                    231 km 

    Mais au réveil, le ciel est à nouveau gris et il tombe même quelques gouttes d’eau pendant que nous prenons notre petit-déjeuner.
    Nous allons d’abord visiter les mines de cuivre, de plomb et d’argent de Rammelsberg qui ont fait la richesse de Goslar pendant plus de mille ans.

    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg

     
    Il y a deux visites au programme, la première à pied dans les anciennes mines et la deuxième dans la mine moderne avec le train utilisé pour emmener les mineurs à leurs postes de travail.
    La première visite est impressionnante. Il ne s’agit pas d’une reproduction en surface comme c’est le cas à Leeward dans le Nord ou à Alès. On entre vraiment sous terre par la galerie creusée pour amener l’eau qui servait de force motrice en faisant tourner des roues à aubes construites dans la mine pour actionner les ascenseurs. Les galeries taillées dans la roche sont brutes, étroites et parfois assez basses. Sans le casque qui nous a été distribué, je me serai fracassé maintes fois la tête. Nous effectuons un circuit d'environ une heure. À un certain moment, le guide éteint l’éclairage et nous nous retrouvons dans une obscurité incroyablement profonde. Le noir absolu. À sa demande, nous ne faisons plus un bruit. Le silence est d’une densité effrayante. Belle expérience. On ne peut s’empêcher de penser aux mineurs qui se sont retrouvés coincés au fond.

    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Dans l'ancienne mine

    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Galerie dans l'ancienne mine

    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Roue à aubes dans l'ancienne mine


    La deuxième visite est moins impressionnante mais tout aussi intéressante. Nous embarquons dans un petit train jaune qui nous dépose dans une partie de la mine moderne. Les galeries ont été aménagées pour montrer les méthodes d’extraction récentes avec explosif, marteau piqueurs, haveuses, excavatrices et tapis roulants.

    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Embarquement pour la visite de la mine moderne


    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Dans le train des mineurs

     J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Visite de la mine moderne

    J8 - Goslar - Mines de Rammelsberg - Visite de la mine moderne

     
    Quand nous ressortons, il est plus de midi et nous décidons de manger sur place à la cafétéria de la mine. Le soleil a dispersé les nuages du matin et chauffe agréablement.
    Étonnamment, le Guide Vert ne parle pas du massif du Harz. C’est pourtant un bel endroit aussi intéressant que la Forêt Noire bien que de dimensions plus modestes. Forêts, lacs, jolis villages se succèdent et il y a beaucoup de promeneurs et randonneurs. Nous décidons d’aller voir le village de Solberg mentionné par Le Guide du Routard. Sur le trajet, nous franchissons l’ex rideau de fer. Un panneau signale l’endroit et la bande autrefois occupée par les barbelés et autres obstacles est maintenant plantée d’arbres formant ainsi un long rideau vert à travers toute l’Allemagne.

    J8 - Massif du Hartz - L'ancien rideau de fer
     

     J8 - Massif du Hartz - Marquage de l'ancien rideau de fer sur la route près de Nordhausen


    Solberg est effectivement un joli village remarquablement conservé. Belles maisons à colombages, clocher à bulbe, rues pavées lui donnent un charme accentué par le soleil qui a fait monter la température à un inhabituel 32°.

    J8 - Massif du Hartz - Solberg

     J8 - Massif du Hartz - Solberg


    J8 - Massif du Hartz - Solberg

    J8 - Massif du Hartz - Solberg

    J8 - Massif du Hartz - Solberg - Cadran solaire

     
    Sur le retour à travers le massif, nous nous arrêtons pour pique niquer dans les bois et la nuit est déjà tombée quand nous rentrons au camping.

    J8 - Massif du Hartz - Lac de Grüntesberge

    J8 - Massif du Hartz - Pique nique près de Sonnenberg


     

    Jour 9. Samedi 18 juillet. GOSLAR - SOLTAU                                                                                                      182 km

    Nous descendons d'abord à Goslar car avant de partir, nous voulons voir le fameux carillon qui présente quatre fois par jour l’évolution des mines du Moyen-âge à nos jours. À 9h précises, les personnages commencent leurs rondes accompagnés de l’agréable musique des cloches. Joli spectacle qui méritait le détour.

    Goslar - Marktplatz - Le carillon

    Goslar - Marktplatz - Le carillon

    Goslar - Marktplatz - Le carillon


    La première étape de la journée est la petite ville de Wolfenbüttel qui est très animée en ce samedi matin. De belles maisons à colombages égaient les rues et la place du marché où se dresse le Rathaus.

     J9 - Wolfenbüttel - Maisons sur la Marktplatz

    J9 - Wolfenbüttel - Maisons sur la Marktplatz


    Nous visitons la bibliothèque Herzog August fondée en 1572 qui abrite 860 000 volumes dont de rares manuscrits enluminés du Moyen-âge et plusieurs globes terrestres et mappemondes qui nous montrent comment les géographes voyaient la Terre aux 15° et 16° siècles. Une visite intéressante dans ce lieu feutré et climatisé.

    J9 - Wolfenbüttel - Quelques uns des volumes de la bibliothèque Herzog August

     
    Dans le jardin devant la bibliothèque une statue de pierre s’avère être un très complexe cadran solaire aux multiples mesures. Vous noterez mon intérêt pour les cadrans solaires, ces horloges d'un autre temps dont les formes varient  à l'infini.

    J9 - Wolfenbüttel - La bibliothèque Herzog August

    J9 - Wolfenbüttel - Cadran solaire complexe devant la bibliothèque Herzog August

     
    Nous mangeons une saucisse dans la rue et faisons la connaissance d’un français qui vend du vin du Languedoc. Il nous conseille d’aller voir la ville de Lüneburg que je n’avais pas prévue dans mon circuit.
    Nous passons au château paré d’une belle tour d'époque Renaissance et d’une magnifique façade baroque malheureusement en partie cachée par des échafaudages puis nous quittons cette ville agréable pour rejoindre Celle, autre petite ville assez semblable avec les mêmes maisons à colombages. Nous y finissons notre repas en dégustant une pâtisserie locale.

    J9 - Celle - Maisons sur la Marktplatz

     J9 - Celle - Maisons près du château


    Il y a un joli château qui a débuté sa carrière en 1292 comme forteresse, fut transformé dans le style Renaissance en 1530 puis "baroquisé" à la fin du 18° siècle. Il est un peu massif mais a une belle allure au milieu d’un grand parc fleuri.

    J9 - Celle - Le château

    J9 - Celle - Cadran solaire sur le château

     
    Nous reprenons notre route vers le nord en direction de Hambourg.
    L’arrêt suivant est nettement moins sympathique. Dans une forêt clairsemée, se dresse le mémorial du camp de concentration de Bergen Belsen. Des tombes isolées, des tumulus marquant les fosses communes découvertes et un obélisque portant en treize langues un texte à la mémoire des nombreuses victimes du nazisme. C’est ici qu’Anne Franck est morte du typhus en avril 1945, peu avant la libération du camp par les Anglais. Des prisonniers de guerre de tous pays dont plus de 20 000 soviétiques et des juifs y ont été internés et sont morts de froid, de faim ou de maladie.

    J9 - Camp de Bergen Belsen - Fosse commune

    J9 - Camp de Bergen Belsen - Cérémonie au mémorial juif

    J9 - Camp de Bergen Belsen - Mur du souvenir

     
    Après cette visite, nous reprenons la route pour rejoindre un camping à proximité de la petite ville de Soltau. Celui où nous nous arrêtons est à l’écart des routes au milieu de bois de bouleaux. Il y a un grand étang où les enfants se baignent malgré la fraîcheur qui tombe une fois le soleil couché. 

     

    Jour 10. Dimanche 19 juillet. SOLTAU - HAMBURG                                                                                            125 km

    Le réveil se fait dans une ambiance nordique sous un ciel gris qui crache une petite pluie fine et avec une température de 13°. 
    Nous suivons les conseils du Français de Wolfenbüttel et allons à Lünebourg.

    La ville est célèbre pour ses mines de sel exploitées depuis le 10° siècle et jusqu’en 1980 et nous allons visiter le remarquable musée du sel. Nous y apprenons que la ville est construite sur un gisement de sel de plus de 4000 mètres d’épaisseur. Le musée retrace l’histoire de l’exploitation de ce sel au cours des siècles et de son importance commerciale. La visite est très intéressante. Nous achetons en souvenir quelques petits paquets de sel en espérant qu’il ne vient pas d’Aigues Mortes. En effet, si on ne l’exploite plus, c’est que ce n’est plus rentable par rapport au sel marin.
    Malgré la pluie qui ne faiblit pas, nous allons voir cette ville cossue qui a bâti sa fortune sur le commerce de ce sel dont elle a fait bénéficier les villes de la Ligue Hanséatique dont elle faisait partie. La brique, rouge ou noire y est omniprésente. Il parait que leur couleur rouge sombre est due au sang de bœuf qu’on ajoutait jadis à l’argile pour fabriquer les briques.
    Le premier édifice que l’on remarque est le château d’eau. Il n’est pas banal, tout en brique avec un premier niveau carré agrémenté de tourelles et surmonté d’une tour ronde du sommet de laquelle on jouit d’une belle vue panoramique sur la cité. On monte en ascenseur et on redescend par un escalier qui traverse l’ancien réservoir d’eau de 500 000 litres.

    J10 - Lüneburg - L'original château d'eau - Wassertürm

     
    Tout à coté, l’église Saint Jean, elle aussi en brique, est assez agréable malgré sa sobriété toute luthérienne. Le clocher à la forme originale penche sérieusement avec deux mètres de décalage au sommet de la tour à cause du sol qui s’affaisse par endroit, et il n’est pas le seul. Beaucoup de maisons sont dans le même cas, une mésaventure très fréquente dans les villes minières.

    Sur Am Sande, la grande place, la plupart des maisons sont ornées d’une façade avec des pignons originaux, notamment la Schwartzhaus ainsi nommée pour la couleur noire de ses briques.

    J10 - Lüneburg - Am Saude - Schwartz Haus

     
    Après le repas pris à l’abri dans un restaurant de la place, nous finissons la visite de la ville. Il ne pleut plus mais le ciel est toujours très sombre. Nous voyons le magnifique Rathaus de style Renaissance, l’église Saint Nikolaï encore plus austère que la précédente et parcourons le Wasserviertel (quartier de l’eau) avec ses canaux, ses ponts, ses moulins et ses vieilles maisons pittoresques.

    J10 - Lüneburg - Eglise St Nikolas - La nef

    J10 - Lüneburg - Quartier d'eau


    Oui, Lüneburg est une jolie ville qui méritait le petit détour. Dommage que le soleil n’ait pas été au rendez-vous.
    La visite terminée, il ne reste qu’à rejoindre la grande métropole de Hamburg à une cinquantaine de kilomètres par une autoroute au trafic assez fluide. Nous arrivons rapidement aux portes de la ville et grâce au plan dont je disposais, je m’extirpe sans problème du réseau compliqué d’autoroutes urbaines pour atteindre l’auberge de jeunesse située dans les quartiers est.
    Elle est grande, bien aménagée et il y a beaucoup de monde, essentiellement des groupes de jeunes en séjour linguistique ou touristique, des Allemands, des Américains, des Israéliens mais aucun Français. Ce soir, nous avons une chambre pour nous seuls mais c’est moins sûr pour les deux jours suivants.
    Malgré l’heure tardive et la pluie qui s’est remise à tomber, nous décidons d’aller faire un tour au centre ville pour nous faire une idée des lieux. Nous allons prendre le métro à la station voisine. Le U Bahn, c’est son nom là-bas, est impeccable et silencieux. Mais ce qui nous étonne le plus c’est qu’après avoir acheté nos billets à l’extérieur de la station, il n’y a aucun contrôle pour accéder au train. Pas de tourniquet, pas d’appareil pour composter, rien. Une autre mentalité.
    Nous descendons à Jungdenstieg, l’artère principale du centre et marchons en direction du port. Nous longeons l’Alsterfleet et ses boutiques de luxe, passons sur la place de l’hôtel de ville dominée par le campanile du Rathaus. Arrivé au bord de l’Elbe, nous empruntons la promenade qui borde les quais jusqu’au Stinfang et remontons à Reeperbahn, le quartier chaud de la ville. Mais les prostituées en vitrine ont migré vers Herbertstraße plus en retrait, fermée par des barrières et, de surcroît, interdite aux femmes.
    La nuit tombant, il est temps de rentrer "chez nous" toujours avec ce U Bahn bien pratique. 

     

    Jour 11. Lundi 20 juillet. HAMBURG

    Enfin aujourd’hui il fait vraiment beau bien que la température ne soit que de 13° lorsque nous repartons à la découverte d’Hamburg.
    Au fait, bien évidemment le hamburger est bien originaire d’ici et fut transporté aux USA par les émigrés allemands de la fin du 19° siècle. Ce n’est que plus tard que les frères Mac Donald placèrent ce steak de bœuf haché entre deux tranches de pain de mie avec le succès que l’on sait. 
    Bus, métro et nous voici sur les quais pour commencer la journée avec la visite du port en bateau.

    J11 - Hamburg - Visite du port en bateau

    Avec ce beau soleil, tout change. Le port est immense. Partout des grues, des navires en train de charger ou décharger. Hamburg est le plus grand port d’Allemagne, le troisième d’Europe derrière Rotterdam et Anvers et le neuvième mondial pour le trafic des porte-containers.

    J11 - Hamburg - Le port sur l'Elbe

    J11 - Hamburg - Le port sur l'Elbe

     
    Le parcours nous montre aussi la partie ancienne du port avec son dédale de canaux bordés de grands entrepôts de briques rouges très pittoresques sans oublier le futuriste Elbphilarmonie, qui abrite une salle de concert pas encore terminée.

    J11 - Hamburg - Le port sur l'Elbe - Les canaux dans Altstadt

     

     J11 - Hamburg - Le port sur l'Elbe - Les canaux dans Harfan City

     

    J11 - Hamburg - Le port sur l'Elbe - L'Elbphilarmonie


    Après cette agréable et très intéressante promenade nautique, nous repartons à pied dans la ville. D’abord l’église Saint Michel toute proche. Du haut du clocher, on admire un magnifique panorama sur l'ensemble du port.

     J11 - Hamburg - Panorama du clocher de l'église St Michel

    J11 - Hamburg - Panorama du clocher de l'église St Michel

     
    L’intérieur de  cette église luthérienne est très beau, décoré en blanc et or et donne une agréable sensation de confort.


    J11 - Hamburg - L'église St Michel

    Nous pique niquons dans le parc qui s’étale devant l’église en profitant du soleil avant de continuer vers le Rathaus qui est à la fois le siège de la mairie et du gouvernement de la ville car Hambourg forme un état à elle seule. Il a été reconstruit après le grand incendie de 1842 et sa grande façade domine la place piétonne qui s’étire jusqu’au canal Alsterfleet et ses écluses qui  maintiennent le niveau des lacs d’Alster.

     J11 - Hamburg - Le Rathaus


    C’est là que se dresse le monument aux morts de la première guerre mondiale, haute stèle rectangulaire où sont gravés les noms des victimes.

    J11 - Hamburg - Rathausplatz - Monument aux morts

     
    Le grand hall du Rathaus et sa cour intérieure avec sa magnifique fontaine allégorique sont envahis par des essaims de touristes asiatiques.

    J11 - Hamburg - Le Rathaus - Cour intérieure

     
    Nous nous promenons un moment au soleil sur l’Alster Arkade et quelques autres rues où s’alignent les boutiques de luxe. Nous continuons vers les rives du Binnenalster et de l'Aussenalster, les deux plans d’eau situés en plein centre ville. Sur l’Aussenalster bien plus grand, on pratique la voile.
     

    J12 - Hamburg - Le Binnenalster


    Nous nous reposons un moment sur l’herbe au bord de l’eau en regardant les canards patauger à nos pieds et en admirant le front des immeubles dominé par les flèches des églises.

     J12 - Hamburg - La ville et ses clochers vue depuis les bords du Binnenalster

     
    À la tombée de la nuit, nous rejoignons l’auberge. Ce soir, faute de place disponible, nous dormons chacun de notre coté. 

     

    Jour 12. Mardi 21 juillet. HAMBURG

    Il fait encore beau bien que le ciel soit encombré de beaucoup de nuages. Nous avons décidé d’aller visiter le Maritime Museum qui, comme son nom l’indique, traite de la mer et des bateaux. Il est situé dans un ancien entrepôt tout en brique dans le quartier d’Hafen CityDevant, une énorme hélice de bateau en bronze de six mètres de diamètre donne le ton.

     J12 - Hamburg - Devant le Maritime Museum

     
    Nous y entrons à 10h et en ressortons à 17h30. Et encore, nous avons survolé certaines parties. Seule pause, le pique nique au soleil devant le musée à midi.
    Magnifique musée. Des milliers de maquettes de bateaux de toutes échelles depuis les galères égyptiennes et romaines jusqu’aux porte-containers, sous-marins, porte-avions et supertankers les plus modernes. Une magnifique maquette en or de la caravelle de Christophe Colomb attire tous les regards.

    J12 - Hamburg - Maritime Museum - Maquette en or de la Santa Maria

    Dioramas de ports mais aussi des grandes batailles navales de l'Histoire, uniformes, pièces diverses, peintures, explications techniques de toutes sortes (malheureusement seulement en allemand), simulateur de pilotage d’un porte-container au départ du port de Hamburg, vidéos remarquables. Extraordinaire. On ne s'en lasse pas.
    En sortant, nous repartons à pied dans la ville, parcourons Hafen-City et ses immeubles modernes en verre et béton qui côtoient les anciennes constructions en briques rouges, Speichstadt et ses canaux, Altstadt, repassons devant le magnifique Rathaus, déambulons dans les rues commerçantes près du Binnenalster et finissons sur un banc au soleil au bord de ce lac avant de dîner à la terrasse d’un restaurant installée dans la rue.
    Hamburg est une ville étonnante. Elle est immense mais il n’y a pas d’embouteillage, les gens ne sont pas pressés, on ne voit pas de policiers dans les rues, les conducteurs comme les piétons sont disciplinés et les vélos sont omniprésents. C’est tranquille, propre, agréable.
    Dernière plongée dans le métro pour rentrer.
     

    J12 - Hamburg - Hélène dans le U Bahn


    A l’auberge, nous retrouvons une chambre pour nous deux et la tranquillité qui va avec.
     

     

    Jour 13. Mercredi 22 juillet. HAMBURG - LÜBECK                                                                                             114 km

    L’entrée de l’autoroute en direction de Lübeck est tout à coté de l’auberge aussi nous quittons la ville très rapidement et il est à peine 9h quand nous arrivons à destination sous le soleil. Nous roulons jusqu’au village d’Ivenvorf à mi-chemin entre Lübeck et la station balnéaire à la mode de Travemünde. Nous installons la tente dans un agréable camping avec piscine et filons à la mer.
    Le bord de mer est aménagé avec une longue promenade, des jetées, une grande plage de sable où l’accès est payant : 2,80 € et 1,40 à partir de 15h. Sur le sable sont disposés de drôles de fauteuils en osier qui protègent du vent, baptisés strandkörbe. Le tout très sérieusement surveillé.

    J13 - Travemünde - La plage au bord de la Baltique

    J13 - Travemünde - La plage au bord de la Baltique et ses fauteuils abri

     
    La promenade est envahie de marchands de nourriture, de souvenirs et de divers attrape touristes, dont un original stand qui photographie l’iris de l’œil. Il paraît qu’il n’y en a pas deux de pareil. En tout cas, cela fait des photos originales et uniques.
    Tout le long, s’alignent de belles villas, certaines avec toit de chaume. Il y a un seul grand immeuble qui domine la station et qui doit se voir de loin.

    J13 - Travemünde - Station à la mode au bord de la Baltique

     
    Beaucoup de gens se baignent et nous les imitons. L’eau est très claire, un peu fraîche (18°) et nous découvrons qu’elle est très peu salée. On n’a pas du tout la sensation de se tremper dans la mer mais plutôt dans un lac ou une piscine.
    Après cet intermède maritime, nous reprenons la voiture pour aller à Lübeck, ancienne capitale de la Hanse, cette association des villes du nord de l’Allemagne et des Pays-Bas créée au 12° siècle pour organiser le commerce vers la Scandinavie et la Russie d’un coté, la France et l’Europe du sud de l’autre.

    De cette époque florissante, elle garde le monopole de l’importation des vins rouges de France.
    En arrivant sur place, nous pique-niquons dans un parc près des canaux qui encerclent la vieille ville classée au patrimoine mondial de l’UNESCO.
    On entre dans la ville par la Burgtor (la porte du château) et parcourons les rues bordées de belles maisons en briques avec des façades à pignons en escalier, entrons dans l’église Saint Jacques où l’on peut voir le seul canot de sauvetage rescapé du naufrage du voilier-école Pamir en 1957 et qui était originaire de Lübeck.

    J13 - Lübeck - Bürgtor

    J13 - Lübeck - Breitestrasse et Ste Marie

    J13 - Lübeck - Eglise St Jacques - Canot de sauvetage du Pamir

     
    Il y a aussi une église Sainte Marie réputée l’une des plus belles églises gothiques en briques d’Allemagne. On peut y voir une magnifique horloge astronomique et, dans une chapelle en bas de la tour sud, deux énormes cloches fracassées qui sont tombées lors d’un bombardement en 1942. Elles ont été laissées là et c’est assez émouvant.

    J13 - Lübeck - Eglise Ste Marie - La nef

    J13 - Lübeck - Eglise Ste Marie - L'horloge astronomique

    J13 - Lübeck - Eglise Ste Marie - Les cloches tombées en 1942


    Tout près de là, sur la Marktplatz, le Rathaus est assez singulier avec sa galerie à arcades, ses murs noirs, ajourés et décorés de clochetons et des blasons des princes électeurs.

     J13 - Lübeck - La Marktplatz et le Rathaus

     
    A l’ouest de la ville, s’élève la Holstentor aux énormes tours jumelles élevées en 1478 plus comme édifice de prestige que comme ouvrage de défense. 
     

    J13 - Lübeck - Devant Hostentor

     
    Nous continuons notre visite par la maison de Willy Brandt, natif de la ville et Prix Nobel de la Paix en 1971 pour sa politique de rapprochement avec la RDA. Photos, documents sonores et vidéos retracent l’histoire de l’Europe du 20° siècle à travers sa vie.

    J13 - Lübeck - La maison de Willy Brandt dans  Königstr


    De retour au camping, nous allons voir de près la piscine écologique où l’eau est purifiée par les racines de roseaux et autres plantes aquatiques et filtrée naturellement à travers sable et gravier.

    J13 - Ivendorf - La piscine écologique du camping

     

     

    Jour 14. Jeudi 23 juillet. LÜBECK - ILE DE DARß                                                                                               277 km

    Nous prenons la route qui file plein est vers Wiesmar et Rostock dans l’ancienne RDA. À Wiesmar, nous obliquons vers le sud pour aller voir la petite ville de Schwerin au bord de son lac. Nous traversons une belle région où alternent immenses champs de blé, forêts et lacs.
    A Schwerin, il faut voir le château construit sur une île en bordure du lac. De style Renaissance, il est très nettement inspiré de Chambord et après avoir été la résidence du grand duc de Mecklembourg, il abrite aujourd’hui le parlement du Land de Mecklembourg - Poméranie.

    V J14 - Schwerin - Le château


    On ne peut pas le visiter pour une raison inconnue et nous nous contentons de faire le tour des jardins, de l’orangerie et de parcourir le magnifique parc dominé par la majestueuse statue de Friedrich Franz II.

    J14 - Schwerin - Le château - Jardins

    J14 - Schwerin - Le château - L'orangerie

    J14 - Schwerin - Le parc du château - Statue

    J14 - Schwerin - Sculpture originale au bord du lac

    J14 - Schwerin - Sculpture originale au bord du lac

    J 14 - Schwerin - Le parc du château

     J14 - Schwerin - Le parc du château - La statue de Friedrich Franz II
     

    Nous reprenons la route pour rejoindre la ville de Rostock sur la côte de la mer Baltique.
    C'est une jolie ville avec un centre ville très animée et un très beau Rathaus peint en rose.
     

    J14 - Rostock - La Marktplatz et le Rathaus

     
    Nous parcourons la Kröpelimerstraße et ses belles maisons multicolores. Beaucoup de gens déambulent tranquillement, des enfants s’amusent autour d’une fontaine rigolote et un orchestre de filles joue du rock au violon et au violoncelle.

     J14 - Rostock - Kröpelimer strasse

    J14 - Rostock - Kröpelimerstrasse
     

     J14 - Rostock - Kröpelimer strasse - Orchestre amateur

     
    Je bois un excellent café expresso à l'originale carriole-café ambulante qui trône au milieu de la rue.
     

    J14 - Rostock - Kröpelimer strasse - Chariot café

     
    Décidément, cette ville où il n’y avait à priori pas grand-chose à voir est bien sympathique.
    Mais il faut reprendre la route vers l’est. L’objectif est la presqu’île de Darß, une magnifique réserve naturelle de forêts, prés salés, marécages et vastes étendues d’eau, bordée par une immense plage de sable fin très prisée des Allemands. Il y a beaucoup de monde et le vélo est le mode de locomotion privilégié d’autant que des pistes cyclables longent la route tout le long de l’étroite langue de terre. Le camping où j’avais prévu de m’arrêter est complet et je dois retourner quelques kilomètres en arrière près du village de Barn pour en trouver un très accueillant installé dans les bois au bord des étangs d’eau saumâtre (les bodden). Ici pas d’emplacements bien marqués, pas de route goudronnée. On n’a pas l’impression d’être dans un camping aménagé mais plutôt dans la nature. C’est très agréable. Il y a beaucoup d’enfants qui ont l’air de bien s’amuser dans ce cadre. Nous sympathisons avec Venke notre voisine qui habite Rostock.

    J14 - Ile de Darss - Camping à Barn

     

    Jour 15. Vendredi 24 juillet. ILE DE DARß - GREIßWALD                                                                                   258 km

    Nous sommes réveillés dès 5h30 par les corbeaux qui croassent dans les arbres au-dessus de nous. Il fait beau et nous nous rendormons rassurés.
    Nous reprenons notre route vers l’île de Rügen. Près du village de Bresewitz nous sommes stoppés à un pont levant qui laisse passer les bateaux. Le long de la route, il y a beaucoup de jolies villas aux façades peintes de couleurs vives et à toit de chaume.

    J15 - En attendant le bac pour franchir le Breetzer Bodden

    Nous nous arrêtons à Stralsund, une belle ville au riche passé médiéval.
    Nous entrons dans l’église Sainte Marie construite en briques. L’intérieur peint en blanc donne une grande impression de légèreté alors que l’extérieur est très massif.

    J15 - Starlsund - Eglise Ste Marie

    J15 - Starlsund - Eglise Ste Marie

    Tout à coté, le petit cimetière contient les tombes de soldats russes et un monument en hommage à l’Armée Rouge. C’est assez étonnant mais en fait très logique puisque ce sont les Russes qui ont "libéré" cette partie de l’Allemagne en 1945.
    Nous entrons dans l’église Saint Nicolas elle aussi peinte en blanc et bien plus décorée.

    J15 - Starlsund - Eglise St Nikolas

    J15 - Starlsund - Eglise St Nikolas

     
    La Marktplatz est entourée de belles maisons aux frontons en escalier et est occupée par un marché bien animé. Étalages de fruits et légumes, viande, poissons, quelques étals de vêtements. Dans un coin une vieille dame essaie de vendre des articles en laine qu’elle tricote elle-même et n’a pas l’air d’avoir beaucoup de succès.

    J15 - Starlsund - La Marktplatz

     
    Nous descendons au port où nous déjeunons de poisson et de frites achetés à un commerçant installé sur un bateau puis revenons près de Sainte Marie récupérer notre voiture.
    Nous reprenons la route et franchissons le bras de mer qui sépare la ville de l’île de Rügen sur un immense pont très récent qui élimine les embouteillages causés par le bac d’autrefois. C’est que l’île de Rügen est très fréquentée par les touristes allemands mais aussi polonais et tchèques qui viennent en voisins.

    Avant ce voyage, je m’imaginais la côte balte assez sauvage et déserte. En fait, elle est très fréquentée et parsemée de nombreuses stations balnéaires qui n’ont rien à envier aux nôtres. Les plages de sable fin s’étirent à l’infini et sont en général bordées d’un cordon de dunes dont le caractère sauvage est jalousement préservé. Cela ressemble un peu à la zone entre La Grande Motte et Carnon en beaucoup plus boisé.
    Nous quittons l’axe principal pour emprunter une petite route vers Trent et Wiek, passons le bac de Breezler puis roulons jusqu’à Putgarten où nous laissons la voiture.

    J15 - Ile de Rügen - Maisons à Putgarten

    J15 - Ile de Rügen - Maisons à Putgarten

    Il faut marcher un bon kilomètre pour atteindre le cap Arkona, point le plus septentrional de l’Allemagne. Sur la falaise de craie, se dresse le phare construit en briques et on peut y voir aussi quelques blockhaus abandonnés construits au temps de l’ex-RDA.

    J15 - Ile de Rügen - Phare du cap Arkona

    J15 - Ile de Rügen - Entrée d'un bunker de l'ex-RDA

     
    Nous empruntons les sentiers qui longent la côte et descendons au pied de la falaise. La mer est très calme et on voit des bateaux passer au large, sans doute en route vers la Finlande ou les pays baltes.

    J15 - Ile de Rügen - Le cap Arkona

    J15 - Ile de Rügen - Au cap Arkona

     
    Nous repartons du cap par la route qui longe la longue plage de sable de Tromper Wiek, bordée par un bois de pins. Pas question de se garer le long de la route, il faut utiliser les parkings payants échelonnés tous les kilomètres. Il y a beaucoup de monde sur la plage et pas mal de gens dans l’eau bien qu’elle soit assez fraîche. On voit qu’il y a des nudistes, au milieu des autres, ce qui n’a l’air de ne gêner personne. En tout cas, l’ensemble donne une bonne impression de tranquillité.

    J15 - Ile de Rügen - L'immense plage de sable fin de Tromper Wiek

     
    Nous traversons Sagard, Lietsow où on remarque les routes pavées et des immeubles sans style à l’allure triste malgré les améliorations qui leur ont été apportées, restes de l’époque de la RDA.
    Nous repassons le grand pont pour revenir sur le continent et descendons jusqu’à Greifswald. Arrêt obligatoire à un passage à niveau marqué seulement par un feu rouge clignotant. Pas de barrière.

    J15 - Ile de Rügen - Passage à niveau sur la route de Bergen

    A la sortie de la petite ville, juste après l’abbaye d’Eldena, nous tombons sur un petit camping bien tranquille et sans hésiter nous nous y arrêtons.
    Voilà une bonne journée bien remplie. Demain nous allons rouler vers l’intérieur des terres.
    Cet intermède maritime a été bien agréable et je ne regrette pas d’être monté si loin au nord. 

     

    Jour 16. Samedi 25 juillet. GREIßWALD - BERLIN                                                                                              358 km

    La nuit a été tranquille, mais il commence de pleuvoir au moment où nous nous levons. C’est un orage qui nous arrive dessus accompagné d’une forte pluie et de coups de tonnerre. Il faut prendre notre petit-déjeuner dans la tente et attendre que ça se calme pour plier.
    Nous allons à Peenemünde, le centre d’essais allemand où, pendant la 2° guerre mondiale, Werner von Braun parmi d’autres savants a mis au point les fusées V1 et V2. À quelques kilomètres à peine de la frontière polonaise, le site tout au bout d’une langue de terre coincée entre mer et étangs est très isolé. Il ne reste pas grand-chose, le bunker de commandement et l’énorme bâtiment de la centrale électrique. 
    À l’extérieur, une réplique des deux engins qui ont causé bien des dégâts en Angleterre en 1944 et 1945.

    J16 - Peenemünde - Le centre d'essai - La centrale électrique

    J16 - Peenemünde - Le centre d'essai - Fusée V1

     

     J16 - Peenemünde - Le centre d'essai - Fusée V2

     
    La route qui mène à Peenemünde longe la côte sur plusieurs kilomètres aussi sur le chemin du retour, nous décidons de nous arrêter. Nous sommes au bout du pays, à quelques kilomètres de la frontière polonaise, mais il y a les parkings obligatoires et payants et il ne s’agit pas de transgresser. Donc, parking, une pièce dans le distributeur, et nous empruntons le chemin sablonneux qui, à travers le bois de pins nous conduit à la plage.


    J16 - Peenemünde - Chemin menant à la plage

    J16 - Peenemünde - La plage sur la mer Baltique

     
    Nous sommes surpris de voir qu’il y a du monde et que les gens se baignent, certains nus sans complexe. Du coup, nous faisons de même puisque n’ayant pas prévus de nous baigner, nous avons laissé nos maillots dans la voiture.
    Plus loin, nous nous arrêtons pour le repas dans un champ moissonné qui permet de faire sécher la tente étalée au soleil pendant que nous mangeons.

    J16 - Peenemünde - Pause repas et séchage de la tente


    Après notre repas, nous allons prendre l’autoroute et filons directement vers Berlin à 150 kilomètres au sud.
    Ici aussi, grâce aux cartes achetées avant le départ, je m’extirpe sans erreur du fouillis d’autoroutes qui encerclent la capitale et arrive sans problème à l’hôtel où j’ai réservé. Il se trouve dans une avenue tranquille aux premier et deuxième étages d’un immeuble bourgeois. Il est loin d’être luxueux mais la chambre est correcte et propre. Il n’y a pas de parking mais j’ai eu la chance d’arriver au bon moment et de trouver une place juste devant l’hôtel. Nous voilà tranquille pour trois jours. Nous allons manger dans un restaurant du quartier et nous couchons tôt. 

     

    Jour 17. Dimanche 26 juillet. BERLIN 

    Quand on vient à Berlin, on pense immédiatement au Mur symbole de la coupure de la ville en deux et au contraste saisissant qui existait entre les deux cotés. On recherche des traces de cette époque et on n’est pas déçu, elles ne manquent pas sans parler des musées très bien fait sur ce sujet.
    Sous un ciel gris nous partons de l’hôtel pour rejoindre la station du S Bahn (pour Schnell bahn), l’équivalent du RER parisien à cinq minutes à pied. Nous achetons à un distributeur automatique une carte journalière qui nous permet de voyager toute la journée sans contrainte. Comme nous l’avions déjà constaté à Hamburg, il n’y a rien pour contrôler que nous avons bien nos billets. On monte dans le train et c’est tout.

    J17 - Berlin - Le S Bahn en gare de Friedenau

     
    Nous descendons à Postdamerplatz, une immense place proche de la porte de Brandebourg et située à la limite de l’ex-Berlin-Est. Nous sommes tout de suite dans le bain. Le tracé du mur à travers la place est marqué au sol par une bande de pavage de couleur différente et il y a plusieurs morceaux de béton témoins installés sur le trottoir.

    J17 - Berlin - Postdammerplatz - Restes du Mur

     
    Deux grands immeubles modernes tout en verre dominent la place, celui de la Deutsche Bundersbahn et celui de Sony.

    J17 - Berlin - Postdammerplatz - Les tours Sony et DB

    J19 - Berlin - Postdammerplatz - Le Sony Center

     
    Tout à coté, le mémorial de l’holocauste ne peut laisser personne indifférent. C’est une vaste étendue ondulante sur laquelle ont été érigées 2711 stèles de béton gris de tailles différentes. Pour trouver l’entrée du musée souterrain, il faut cheminer entre les stèles qui forment une sorte de labyrinthe assez inquiétant. Le musée est très bien fait avec une exposition sur les victimes qui détaille la biographie de quelques familles de différents pays.

    J17 - Berlin - Ebertstrasse - Le Mémorial de l'Holocauste

     
    Paradoxalement, à 200 mètres à peine, sur un anonyme parking, une très discrète pancarte rappelle qu’en dessous se trouvait le bunker d’Hitler.
    De là, nous allons à l’incontournable porte de Brandebourg, le monument emblématique de Berlin, de la partition du Mur et de la réunification. Compte tenu de l’heure c’est coté est, sur la Pariserplatz qu’il faut l’admirer. C’est un magnifique monument couronné par le fameux quadrige de la victoire que Napoléon avait fait démonter et transférer à Paris et qui fut remis en place en 1814.

     J17 - Berlin - Devant la Porte de Brandebourg

     
    Il y a beaucoup de monde sur cette place mais l’ambiance est tranquille et il n’y a même pas un policier.

    J17 - Berlin - La Porte de Brandebourg

     
    Nous allons ensuite voir le Reichstag, siège du Parlement allemand et témoin de l’Histoire du pays. Incendié en 1933 (un coup monté d’Hitler pour se débarrasser des communistes), fortement endommagé par les bombardements alliés en 1945, il a été reconstruit dans les années 70 sans sa coupole effondrée, et il a été entièrement rénové après la réunification pour accueillir le Bunderstag et s’est vu doté d’une magnifique coupole de verre et d’acier conçue par le célèbre architecte Norman Foster, un dôme transparent dont la légèreté compense la lourdeur du reste de l’édifice.

    J17 - Berlin - Le Reichstag et Tiergarten

     
    La visite est gratuite mais il faut s’inscrire. Nous faisons une heure de queue pour obtenir un créneau le lendemain à 12h30.
    Après la pause repas dans une cafétéria de Tiergarten  les moineaux pas farouches viennent picorer pratiquement dans notre assiette, nous remontons Unter den Linden, magnifique avenue plantée de tilleuls (d’où son nom) et bordée d’immeubles imposants, de plusieurs ambassades dont celle de la France au design ultramoderne et celle de la Russie à l’architecture stalinienne. Dans l’axe de la porte de Brandebourg, elle s’étire, coté est jusqu’à la Spree et l’île des musées.

    J17 - Berlin - Unter den Linden - Procession de Trabant

    Presqu’au bout, nous longeons l’université Humbolt, ancien palais princier qui a vu passer Einstein, Planck, Marx et quelques autres célébrités.

    J17 - Berlin - Unter den Linden - Humbolt University

     
    On voit quelques Trabants et autres Wartburgs pétarader dans les rues mais elles relèvent du folklore touristique. Il y a maintenant bien longtemps que les ex-Allemands de l’Est roulent en BMW ou Audi comme leurs coreligionnaires de l’ouest.
    Il faut reconnaître qu’on ne perçoit pratiquement aucune différence aujourd’hui entre les deux parties de la ville, à l’exception de quelques rares immeubles isolés non rénovés et dont on reconnait l’architecture triste et médiocre.

    À coté de l’université, un monument cubique très sobre, la Nouvelle Garde, dédié aux victimes du fascisme. Il est entièrement vide à l’exception d’une statue "Mère avec son fils mort" assez émouvante.

    J17 - Berlin - Unter den Linden - Neue Warte - Statue de Kollwitz

    De l’autre coté du pont sur la Spree, s’étend un grand espace de pelouse bordé d’un coté par un immense bâtiment à colonnes de style classique, l’Ancien Musée, et de l’autre par l’imposante cathédrale de Berlin dont les coupoles vertes écrasent la place.

    J17 - Berlin - Unter den Linden - La cathédrale

     
    Continuant notre pérégrination urbaine, nous arrivons sur Gendarmenmarkt, une grande place où s’élève le Konzerthaus imposant avec son portique de style grec posé sur six colonnes. De part et d’autre et de chaque coté de la place la cathédrale allemande et la cathédrale française se font étrangement face. Elles contribuent en tout cas à la beauté de cette place.
     

    J17 - Berlin - Gendarmenmarkt - La cathédrale allemande, Konzerthaus et la cathédrale française

     
    Comme nous sommes dans le même quartier, nous marchons jusqu’au fameux Check-Point Charlie, l’un des passages entre l’est et l’ouest. Un poste de contrôle factice a été installé au milieu de la rue à la grande joie des innombrables touristes et quelques gars se font leur argent de poche en posant en uniforme américain.

    J17 - Berlin - Check Point Charlie

    J17 - Berlin - Check Point Charlie

     
    C'est un filon particulièrement bien exploité. Même le Mac Do local s'est adapté et sa publicité reprend les couleurs du lieu.

    J17 - Berlin - Publicité de MacDo près de Check Point Charlie

    Heureusement, tout à coté, le musée du Mur bien plus sérieux, très bien fait et passionnant, expose des documents sur l’édification du mur et les multiples tentatives de franchissement, certaines particulièrement rocambolesques, d’autres hélas, beaucoup plus tragiques. Le chiffre officiel des morts est de 80 mais il y en eut peut-être plusieurs centaines.
    Nous revenons en métro vers le centre et retournons à la porte de Brandebourg pour l’admirer sous les éclairages nocturnes.

    J17 - Berlin - La Porte de Brandebourg de nuit

     
    Il ne reste plus qu’à rentrer. Il est presque minuit quand nous arrivons à l’hôtel bien fatigués.
    Quelle belle journée ! 

     

    Jour 18. Lundi 27 juillet. BERLIN 

    Nous repartons sous un ciel toujours gris par le même S Bahn. Cette fois, nous descendons à Bernauerstraße où se trouve un long morceau du mur qui a été conservé pour servir de musée. Outre le mur de béton, le mirador, le no-man’s-land et les barbelés, il y a aussi le cimetière coupé en deux et l’église démolie car se trouvant malencontreusement sur le passage. Une plateforme en hauteur permet de visualiser tout ça. On s’y croirait presque.

    J18 - Berlin - Bernauer Str - Restes du Mur

     
    En revenant vers le centre, nous passons par la Hauptbanhof, la grande gare centrale de Berlin toute de verre et d’acier où les voies et les quais s’entrecroisent sur trois étages. Un vrai labyrinthe bien que tout soit parfaitement indiqué.

    J18 - Berlin - Nouveaux quartiers - La Hauptbanhof

     
    Après la petite averse de ce matin, le beau temps revient tandis que nous nous promenons le long de la Spree dans ce nouveau quartier où se sont installés les administrations de l’état allemand. Nous voyons les bâtiments ultramodernes du Bunderstag et de la Chancellerie qui tranchent singulièrement avec le pont Möcke en grès rouge, ses statues, ses fresques et ses lampadaires classiques.

    J18 - Berlin - Nouveaux quartiers - La Chancellerie
     

     J18 - Berlin - Nouveaux quartiers - Mockebrücke et la Hauptbanhof

      

     J18 - Berlin - Nouveaux quartiers - La Spree et le Bunderstag

     
    Cette promenade nous a amené dans les parages du Reichstag à l’heure prévue pour la visite. Le système est parfaitement rodé. Nous entrons dans ce colossal bâtiment et prenons un ascenseur qui nous dépose sur le toit devant cette coupole de verre très originale. On monte au sommet par une rampe qui longe les parois. À l’intérieur, un cône renversé recouvert de miroirs réfléchit la lumière dans la salle plénière du Parlement.

    J18 - Berlin - Le Reichstag - La coupole de verre de Norman Foster

    J18 - Berlin - Le Reichstag - La coupole de verre de Norman Foster

    J18 - Berlin - Le Reichstag - La coupole de verre de Norman Foster

     
    Il est vrai que c’est beau mais nous ne sommes pas sûrs que cela justifie l’heure perdue hier à faire la queue mais ce qui est fait est fait. Nous retournons manger à la même cafétéria. Les moineaux sont toujours là et des écureuils se sont joints au spectacle.
    Nous marchons dans Tiergarten, cet immense parc en plein cœur de la ville, un peu comme Central Park à New-York. Il y a beaucoup de monde qui profite du soleil. Le long de la majestueuse avenue du 17 juin qui traverse le parc d’est en ouest et se termine face à la porte de Brandebourg, se dresse le mémorial aux soldats soviétiques morts pendant la bataille de Berlin. Il a été érigé dès 1945 avec les pierres des ruines de la chancellerie d’Hitler toute proche. Même après l’érection du Mur, il a toujours été préservé et entretenu par les forces alliées. Les soldats respectent les soldats.

     J18 - Berlin - Tiergarten - Le monument aux soldats soviétiques morts pendant la bataille de Berlin

     
    Hélène adore les zoos. Nous allons donc voir celui de Berlin qui se trouve au bout de Tiergarten. Il est un peu décevant, nous avons vu mieux ailleurs et nous le quittons à l’heure de la fermeture sous la pluie qui s’est remise à tomber.
    En métro nous rejoignons Alexanderplatz, centre de la partie orientale de Berlin. Complètement détruite en 1945, elle a été reconstruite dans le style si caractéristique de l’architecture socialiste. Malgré les travaux de rénovation menés depuis la réunification, quelques uns de ces immeubles sont toujours là et tranchent avec l’architecture occidentale à laquelle nous sommes habitués.

    J18 - Berlin - Alexanderplatz - Immeubles type RDA

     
    Il y a de la musique, des attractions et énormément de monde car plusieurs lignes de tram et de métro convergent ici.

    J18 - Berlin - Alexanderplatz

     
    Malgré la pluie qui continue de tomber par intermittence, nous faisons le tour des hauts lieux de la place, la fontaine de l’amitié entre les peuples très typique de l’époque socialiste, la grande frise de mosaïque de la maison de l’enseignant qui, malgré ses couleurs vives n’arrive pas à éclairer cet ensemble très terne et l'horloge universelle Urania qui permet de connaitre l’heure dans toutes les villes du monde.

    J18 - Berlin - Alexanderplatz - L'horloge universelle

     
    Il ne reste plus qu’à revenir vers l’ouest en remontant Rathausstraße qui passe près de l’église Sainte Marie et la superbe fontaine de Neptune. L'ensemble est dominé par la vertigineuse tour de la télévision qui, avec ses 365 mètres de haut, a l’air de vouloir percer les nuages.

    J18 - Berlin - Quartier St Nicolas - Eglise Ste Marie

    - J18 - Berlin - Quartier St Nicolas - Fontaine de Neptune près de l'église Ste Marie

    J18 - Berlin - Alexanderplatz - Tour de la Télévision

     
    Nous sommes dans le quartier Saint Nikolas, l’un des plus anciens de la ville qui fut reconstruit à l’identique et a donc conservé son allure d’autrefois avec ses petites maisons, ses rues pavées et son absence de néons et autres artifices modernes. Il est dominé par l’église Saint Nikolas et ses deux clochers pointus. Tout à coté sur une petite place au bord de la Spree se dresse une très belle statue de bronze de Saint Georges terrassant le dragon.

     J18 - Berlin - Quartier St Nicolas - Statue de St Georges et église St Nikolas

     
    Nous mangeons dans un restaurant italien au cœur de ce quartier avant de reprendre U Bahn et S Bahn pour rentrer chez nous.
    Aujourd’hui, nous avons eu droit à deux contrôles dans le S Bahn, réalisés par un gars seul, sans uniforme.

    J18 - Berlin - Dans le U Bahn

     

    Jour 19. Mardi 28 juillet. BERLIN 

    Nous allons visiter le Neue Museum et ses pièces égyptiennes uniques de l’époque d’Akhenaton. Nous sommes arrivés à l’ouverture pour éviter l'affluence. Des bas-reliefs magnifiques, des objets de toutes sortes, des momies et sarcophages emplissent les salles mais la pièce maîtresse est le buste de Néfertiti parfaitement conservé et à qui il manque un œil.
    Le musée présente aussi une remarquable exposition sur la Préhistoire.
    Nous en ressortons à 15h. Certes, nous avons un peu perdu de temps à nous chercher dans le dédale des salles mais ce musée est passionnant. Nous mangeons à la terrasse d’un restaurant sur Unter den Linden entre deux averses puis, comme il est trop tard pour aller voir un autre musée, nous décidons de traverser tout Berlin pour aller voir Charlottenburg, la résidence préférée de la reine Sophie-Charlotte, épouse de Frédéric I. Là aussi il est un peu tard pour la visite et nous nous contentons des magnifiques jardins.

    J19 - Berlin - Charlottenschloss

     
    Nous en sommes chassés par une grosse averse aussi nous retournons voir le Sony Center près de Postdammerplatz.
    Nichée entre deux gratte-ciels de verre, une grande place est abritée sous un chapiteau futuriste dont les voiles prennent la forme du Fuji Yama selon le souhait de l’architecte japonais qui l’a conçu. Tout autour s’alignent galeries marchandes et restaurants dont les terrasses occupent une partie de la place. Nous y faisons une longue pause avant de manger au Pizza Hut voisin, une valeur sûre au niveau prix, qualité et rapidité du service.
    Hier, dans un magasin d’Alexanderplatz, Hélène a acheté un shampoing colorant et a fait sa couleur ce matin avant de partir. Le résultat est pour le moins original, loin de ce qui était attendu, un beau dégradé rouge tirant sur l’écarlate. Mais ici personne ne nous connait.
    Avant de rentrer, nous retournons au Sony Center voir les magnifiques éclairages.

     J19 - Berlin - Postdammerplatz - Le Sony Center

     

    Jour 20. Mercredi 29 juillet. BERLIN - POTSDAM                                                                                                  46 km

    Nous plions nos affaires et chargeons la voiture heureusement garée quasiment devant la porte de l’hôtel.
    Nous quittons Berlin pour rejoindre Potsdam à quarante kilomètres de là.
    Potsdam c’est l’équivalent de Versailles. Même situation par rapport à la capitale et cité choisie par les rois prussiens pour y établir leur résidence. C’est là, au milieu des bois qu’ont été construits pour Frédéric II le château rococo du Sans-souci puis le Neue Palais plus imposant et solennel car destiné à montrer que la puissance économique de la Prusse était restée intacte après la terrible guerre de Sept ans (1756 - 1763).
    Il faut attendre l’ouverture des guichets à 10h. Les visites sont prévues à des horaires précis pour mieux gérer le flot des visiteurs. Pour nous ce sera 10h05 pour le Neue Palais, 12h15 pour les appartements du roi Frédéric II et 14h15 pour le Sans-souci. Rien à dire, c’est bien organisé.
    C’est très beau, d’un style rococo très chargé mais tout est luxe et harmonie.

     J20 - Postdam - Neue Schloss - Devant la colonnade face au chateau

     

    V J20 - Postdam - Neue Schloss - La façade du château

    J20 - Postdam - Neue Schloss - La colonnade face au château

     
    L’intérieur est à la hauteur de ce que l’extérieur laisse présager. La Muschelsaal et ses incrustations de coquillages et de cristaux de roche, la galerie de marbre, les parquets extraordinaires, les bibelots en porcelaine de Saxe, les meubles en marqueterie de bois précieux, nacre et ivoire, les fresques, les dorures, peintures et tapisseries, tout est d’une beauté un peu affectée et outrancière.

    J20 - Postdam - Neue Schloss - Muschelsaal

    J20 - Postdam - Neue Schloss - Salon

    J20 - Postdam - Neue Schloss - Les appartements du Roi

    J20 - Postdam - Neue Schloss - Les appartements du Roi


    Pour rejoindre le château de Sans-souci, il faut traverser l’immense et magnifique parc planté d’essences exotiques, quadrillé d’allées bucoliques et de cours d’eau et parsemé de fontaines et de statues représentant les dieux du panthéon romain. Un havre de paix, contrastant singulièrement avec l’exubérance de la décoration du château que nous apprécions d’autant plus que le soleil a daigné faire sa réapparition.

    Nous passons par l’extravagant pavillon chinois, petit bâtiment raffiné vert et or renfermant une collection de porcelaines chinoises.

    J20 - Postdam - Parc du château - Le pavillon chinois

     
    Avant la visite du Sans-souci, nous avons le temps de grignoter une saucisse-frites au soleil près du moulin à vent rendu célèbre par une anecdote dont l’authenticité n’est pas prouvée. Le Roi dérangé par le bruit du moulin aurait voulu faire arrêter son exploitation mais le meunier ne se serait pas laissé faire et aurait gagné son procès contre le roi. 
    Le château de Sans-souci est moins grandiose que le précédent car ce n’est pas un château de réception mais un lieu de vacances et de loisir. Quand on arrive du parc, il apparaît progressivement en haut des terrasses en gradins plantées de vigne et de figuiers.

    J20 - Postdam - Château Sans Souci - Les jardins

    J20 - Postdam - Château Sans Souci - Les jardins

     
    Construit de plein pied, sans étage, il reste un chef-d’œuvre du rococo. La décoration intérieure est encore plus belle qu’au Neue Palais mais la visite au pas de course et en rang serré ne laisse pas trop le loisir de s’attarder sur certaines merveilles.

    J20 - Postdam - Château Sans Souci - La galerie

    J20 - Postdam - Château Sans Souci - Salon

     
    Après cette visite, une petite sieste au soleil permet de récupérer des émotions et des fatigues d’autant qu’il reste à retraverser les deux kilomètres du parc pour rejoindre la voiture, ce que nous faisons au pas de course car le ciel a viré au noir et la pluie menace.
    Nous filons vers le camping situé au bord du Schwielowsee, l’un des nombreux lacs créés par les méandres de la rivière Havel qui est un affluent de l’Elbe.
    Le camping est lui aussi envahi par les camping-cars et les caravanes et nous avons un peu de mal à trouver une place pour notre petite tente près de l’eau. Il commence à pleuvoir pendant que nous nous installons mais l’averse ne dure pas.
    Les installations sont impeccables et il y a même une salle à manger - cuisine où nous pouvons préparer notre repas bien plus rapidement qu’avec notre réchaud et manger à l’abri du vent qui souffle en rafales. Alors que nous avons mis la polaire, des enfants se baignent tranquillement dans le lac, indifférent à la fraîcheur et au vent. 

     

    Jour 21. Jeudi 30 juillet. POTSDAM - MAGDEBURG                                                                                           139 km

    Le vent n'a pas arrêté de souffler quand nous quittons le camping sous un ciel encombré de nuages et par une température de 15° qui ne s'élèvera pas beaucoup durant la journée. En traversant Potsdam, nous faisons un petit arrêt à la "mosquée" qui est en fait le bâtiment qui abrite les pompes alimentant en eau les jardins du Sans-souci.
    Cent-quarante kilomètres d’autoroute sans histoire nous emmènent à Magdeburg, petite ville provinciale à l’ouest de Berlin, sur les bords de l’Elbe.
    On ne s’en souvient plus, mais c’est ici que Otto von Guerike réalisa en 1656 la fameuse expérience où deux attelages de huit chevaux n’ont pas réussi à séparer les deux hémisphères dans lequel le vide avait été fait, démontrant ainsi l’existence du vide et la notion de pression atmosphérique.
    Otto a sa statue en ville et, un peu partout, des sphères peinturlurées par divers artistes décorent les rues en rappelant cette découverte.

    J21 - Magdeburg - Statue de Otto von Guerike

    J21 - Magdeburg - Fontaine sur la Leisterplatz

     
    Il y a une assez belle cathédrale de style gothique à l’allure sévère qui contient une chaire en albâtre remarquablement sculptée.
    Dans cette ville, on voit mieux qu'ailleurs que nous sommes dans l’ex-RDA. Il y a de grandes avenues rectilignes, des immeubles hideux et des lignes de tramway envahissantes mais au-delà de ces éléments matériels, il y a une ambiance que l’on perçoit dans les rues, bien que les magasins soient aussi modernes qu’ailleurs.

    J21 - Magdeburg - Breiterweg - Immeuble de l'ex RDA

    J21 - Magdeburg - Breiterweg - Tramways

     
    Nous logeons à l’auberge de jeunesse qui n’a pas été facile à trouver. Située en plein centre dans une rue piétonne très calme, elle est très agréable et la responsable qui nous accueille est charmante et très serviable. Nous disposons d’une chambre pour nous deux.
    Une curiosité de la ville est la Grüne Citadelle, la citadelle verte, un pâté de maisons rénové par Hundertwasser, un architecte autrichien, dans un style pour le moins original qui abrite appartements, bureaux, hôtel et boutiques.

    J21 - Magdeburg - Grüne Citadelle

    J21 - Magdeburg - Grüne Citadelle

     
    Le reste de la ville est assez agréable. Nous faisons quelques achats sur la place du marché où se dressent le Rathaus et une statue dorée du chevalier de Magdebourg. Sur ce marché comme dans beaucoup d’autres endroits en Allemagne, sont installés des marchands de fraises dans un stand qui a la forme d’une fraise. On en trouve même dans les stations de métro des grandes villes.
     

    J21 - Magdeburg - Rathaus place du marché - Vendeur de fraises

    J21 - Magdeburg - Domplatz et l'abbaye Notre Dame

     
    Cette journée est assez tranquille. Il fait beau et nous en profitons pour faire une lessive et nous reposer. Nous dînons à l’auberge et nous couchons tôt car demain, nous avons une longue étape. 

     

    Jour 22. Vendredi 31 juillet. MAGDEBURG - DRESDEN                                                                                     440 km

    Nous quittons Magdeburg sans regret. Je ne l’avais pas prévu au départ mais finalement, j’ai pensé qu’à passer aussi près, il aurait été dommage de ne pas aller voir le camp de concentration de Buchenwald, ce qui entraîne un détour par rapport à la route directe vers Dresden. À hauteur de Leipzig, nous bifurquons vers l’ouest et roulons jusqu’à Weimar, petite ville charmante célèbre pour avoir donné son nom à l’éphémère république de Weimar (1918 - 1933).
    Nous la traversons pour aller directement sur le site du camp de Buchenwald construit sur les collines boisées à quelques kilomètres seulement.
    Ouvert dès 1937, il a d’abord servi à éliminer les opposants politiques et les "déviants" allemands (homosexuels, SDF, témoins de Jéhovah, etc.). Plus tard, ce sont des prisonniers de guerre et des juifs qui ont été internés ici.
    L’entrée du camp qui a l’air si anodine a été préservée avec sa devise Jedem das seine (À chacun son dû) en fer forgé intégrée à la grille.

    J22 - Camp de Buchenwald - Entrée du camp

    J22 - Camp de Buchenwald - La devise sur la grille du camp

     
    Toutes les baraques ont été rasées mais il reste l’infirmerie, les sinistres prisons aux cellules sans fenêtres, le bâtiment dit de désinfection, les fours crématoires et la cantine où a été installé le musée très bien fait, didactique et, pour une fois, avec des explications en français.

    J22 - Camp de Buchenwald
     

     J22 - Camp de Buchenwald - Fours crématoires

    J22 - Camp de Buchenwald - Fours crématoires

    J22 - Camp de Buchenwald - In memoriam

     
    232 000 personnes de trente-deux nationalités différentes ont été internées dans ce camp. 50 000 y furent exterminés.
    Tout est propre et bien arrangé, mais malgré l’immense ciel bleu il règne une atmosphère pesante. Comme l’écrit le Guide du Routard, « un endroit à voir impérativement pour ne pas oublier ce dont l’homme est capable ».
    Après avoir quitté le camp, nous redescendons visiter la jolie ville de Weimar, capitale du classicisme allemand. En effet, Cranach, Bach, Liszt, Nietzsche y ont laissé leur empreinte sans oublier Goethe qui y vécut pendant vingt ans.
    Pendant que je bois un café sur la place ensoleillée, Hélène visite sa maison aménagée en musée puis nous parcourons le centre ancien joliment rénové.

    J22 - Weimar - Place de la Démocratie et statue de Karl August

    J22 - Weimar - Marktplatz et maison de Cranach

    J22 - Weimar - Maison de Goethe

     
    Il ne reste plus qu’à rejoindre Dresden, plus de 200 kilomètres d’autoroute plus à l’est. Des travaux nous retardent et il est plus de 19h quand nous arrivons au terrain de camping. Comme les précédents, il est très bien équipé et très fréquenté mais nous trouvons un coin pour planter notre tente qui va rester là trois nuits. Vu notre arrivée tardive, il fait nuit quand nous avons fini de manger et une petite laine est la bienvenue pour supporter la fraîcheur de la soirée. 

     

    Jour 23. Samedi 1 août. DRESDEN 

    Nous allons visiter Dresde en empruntant les transports en commun. Comme dans les villes précédentes, nous ne voyons aucun dispositif de contrôle aux arrêts comme dans les voitures.

    J23 - Dresden - Tramways

    J23 - Dresden - Dans le tramway vers le centre ville

     
    La ville de Dresde a été écrasée sous les bombes dans la nuit du 13 février 1945 et détruite à 90 %. Heureusement, le centre historique de cette ville riche de huit siècles d’histoire a été reconstruit à l’identique et propose aujourd’hui des monuments baroques tous plus beaux les uns que les autres. Le nombre incroyable de touristes japonais que l’on rencontre dans les rues atteste de son succès.
    Nous commençons par la "voûte verte", une fabuleuse collection de joaillerie et d’orfèvrerie rassemblée par Auguste le Fort, duc et électeur de Saxe, roi de Pologne et chaud lapin notoire. Tous ces trésors ont connu bien des péripéties mais ils ont retrouvé leur place originelle dans le château royal. Il y a la salle de l’ambre, celle de l’ivoire, du cristal, de l’argent, du vermeil, de l’or, du bronze et celle des joyaux. Il y a là des objets merveilleux, incroyables de finesse et de beauté.
    Cela ne peut pas se décrire. Il faut le voir.
    En sortant nous allons visiter le Zwinger, sorte de palais d’été du roi Auguste le Fort, de style baroque surchargé de colonnades et statues et agrémenté de jardins à la française dans la cour intérieure. On peut faire le tour de l’édifice par les terrasses qui offrent une vue magnifique sur l’ensemble.

    J23 - Dresden - Le Zwinger et la cathédrale

    J23 - Dresden - Le Zwinger

    J23 - Dresden - Le Zwinger - La galerie et la porte de la Couronne

    J23 - Dresden - Le Zwinger - Devant la galerie et la porte de la Couronne

     
    Nous parcourons ensuite la vieille ville avec l’Opéra Semper et la cathédrale avant de traverser l’Augustusbrücke sur l’Elbe qui offre un beau panorama sur la ville et ses principaux monuments.

     J23 - Dresden - L'arrière de la cathédrale et la Résidence

     J23 - Dresden - Jeunes mariés traversant le pont sur l'Elbe

     J23 - Dresden - L'Elbe, l'Albertinium et Notre Dame

    J23 - Dresden - L'Albertinium

    J23 - Dresden - Notre Dame

     
    La terrasse de Brühl construite sur les anciennes fortifications et plantée de tilleuls est particulièrement agréable et nombre de touristes et d’habitants s’y promènent. Elle domine l’Elbe et la ville nouvelle sur l’autre rive et est adossée aux monuments de la vieille ville.

    J23 - Dresden - Terrasse de Brühl au bord de l'Elbe

    J23 - Dresden - Sur la terrasse de Brühl

     
    Nous quittons la terrasse par une rue très animée qui nous amène sur la Neuemarktplatz et sa statue de Martin Luther face à la Frauenkirche entièrement refaite et terminée seulement en 2005. Nous y entrons. L’intérieur de l’église, baroque, est très clair avec un très beau maître autel.

    J23 - Dresden - Notre Dame

    J23 - Dresden - L'intérieur de Notre Dame

     
    Sur la place, il y a beaucoup de monde mais il règne un assez étonnant sentiment de tranquillité. Il n’y a toujours pas un seul policier en vue. Un orchestre amateur qui joue un excellent rock a beaucoup de succès tandis qu’une ancienne Mercedes remarquablement restaurée n'attire aucun regard.

     J23 - Dresden - Orchestre de rock sur la Neue Marktplatz

     

    J23 - Dresden - Vieille Mercedes sur la Neue Marktplatz
     

    Nous décidons d’aller jeter un œil au musée de l’hygiène et de la santé. Isolé dans un immense parc, il est installé dans un bâtiment sans grâce avec des halls démesurés et d’immenses escaliers. Il ne reste plus beaucoup de temps avant la fermeture et la visite s’effectue rapidement. Pour arranger les choses, il n’y a aucune explication en français ou même en anglais. Malgré ce double handicap, il s’avère un musée très intéressant.
    De retour au centre, nous faisons nos courses dans un magnifique et immense centre commercial avant de rentrer au camping où nous dînons en T-shirt alors que la veille nous avions enfilé la polaire.
    La journée a été excellente et fatigante. Sans en avoir l’air, on parcourt pas mal de kilomètres en ville. 

     

    Jour 24. Dimanche 2 août. DRESDEN - SUISSE SAXONNE - DRESDEN                                                         120 km

    Nous allons faire un circuit à la frontière tchèque dans un massif boisé dans lequel l’Elbe a creusé son chemin. C'est du grès, une roche assez friable donc très sensible à l’érosion. La route traverse d’immenses champs cultivés et des forêts de chênes et de bouleaux.
    Premier arrêt au Bastion où l’érosion a créé des dômes, des clochers, des falaises abruptes aux formes spectaculaires. Le site n’est pas accessible en voiture et il faut marcher une petite demi-heure, mais une charrette tirée par des chevaux est prévu pour ceux qui ne peuvent ou ne veulent marcher.
    Sur un promontoire, un château fort avait été construit au Moyen-âge et se visite. On y accède par un joli pont de pierre qui s’appuie sur des aiguilles rocheuses. La vue sur la vallée de l’Elbe en contrebas est magnifique et donnerait presque le vertige.

    J24 - Suisse saxonne - Hélène et Max au bastion

     

    J24 - Suisse saxonne - Le bastion - Pont menant au vieux fort

     
    Quelques kilomètres plus loin, nous nous arrêtons à Lilienstein, un énorme bloc de grès qui domine le plateau dans un méandre de l’Elbe. L’ascension de cette table nécessite une bonne demi-heure de marche mais le spectacle en vaut la peine. Des passerelles aménagées  permettent d’accéder à des pitons isolés qui offrent un panorama grandiose sur la vallée de l’Elbe en contrebas avec ses villages et ses routes ainsi que sur le château de Königstein construit sur un autre bloc de grès de l’autre coté du fleuve.

     J24 - Suisse saxonne - Au bastion - Panorama sur l'Elbe en contrebas

    J24 - Suisse saxonne - Au bastion - Panorama sur l'Elbe en contrebas

     

     J24 - Suisse saxonne - Lilienstein - Panorama sur Königstein

     
    Quand nous revenons à la voiture, il est temps de penser au repas. Nous redescendons dans la vallée et, peu après Bad Schöndau, nous trouvons un endroit parfait au bord de l’Elbe avec une table, des bancs et un toit providentiel pour s’abriter du soleil qui commence à chauffer sérieusement.

    J24 - Suisse saxonne - Au bord de l'Elbe à Bad Schandau

     
    Après notre repas, nous décidons d’aller boire le café en République tchèque qui n’est qu’à trois kilomètres puis nous repassons la frontière toute symbolique et redescendons le long de la rive gauche de l’Elbe jusqu’au joli village de Königstein.
    Sur le mur de l'une des maisons sont indiqués les niveaux atteints par les crues de l'Elbe au cours des siècles. La hauteur à laquelle l'eau est arrivée est impressionnante.

    J24 - Suisse saxonne - Königstein - Le niveau des crues de l'Elbe


    Mais c’est le château qui domine la vallée qui est intéressant.

    C’est une énorme forteresse qui profite et exploite à fond le relief spectaculaire et s’est développée et améliorée sans cesse depuis sa construction il y a 800 ans. C’est ici que les princes et les rois venaient se mettre à l’abri avec leurs richesses. Transformée en prison, c’est de là que le général Giraud s’est évadé en 1942.
    La visite libre est très intéressante et très agréable malgré la chaleur et les côtes à grimper.

     J24 - Suisse saxonne - Forteresse Königstein - Montée au château

    J24 - Suisse saxonne - Forteresse Königstein - Le couloir sombre
     

    J24 - Suisse saxonne - Forteresse Königstein - L'entrée vue du haut des remparts
     

    J24 - Suisse saxonne - Forteresse Königstein - Sur les remparts, panorama sur la vallée de l'Elbe

    J24 - Suisse saxonne - Forteresse Königstein - Les remparts et la chapelle Frederic

     
    Quand nous redescendons à la voiture, il est plus de 18h et temps de rentrer au camping à Dresden.
    Ce circuit méritait bien les trois étoiles que lui accorde le Guide Vert. Nous sommes contents de cette belle journée rendue plus agréable encore par le temps beau et chaud dont nous avons bénéficié. 

     

    Jour 25. Lundi 3 août. DRESDEN - REGENSBURG                                                                                             379 km

    Nous quittons le camping tôt pour prendre la direction de Regensburg. Mais auparavant, nous faisons un petit détour non prévu par la jolie ville de Meissen, capitale de la porcelaine de Saxe. Nous allons voir le promontoire de Burgberg qui surplombe l’Elbe et sur lequel se dressent la cathédrale et le château, l’Albrachtsburg.

    J25 - Meissein - Le château d'Abretschbürg


    Dans la cathédrale en pierre, on peut voir des plaques tombales en bronze attribuées à Cranach l’Ancien qui a aussi fourni le magnifique triptyque installé derrière l’autel.

     J25 - Meissein - Le promontoire de Bürberg


    Meissen est une belle ville, surtout sous ce soleil car aujourd’hui, le ciel est bleu bleu bleu.
    Nous descendons dans les rues pavées en contrebas avec comme objectif trouver un magasin vendant de la porcelaine. Nous n'avons aucun mal à en trouver un qui propose de très jolies choses mais les prix sont à la hauteur de la réputation de la ville et de sa spécialité. Nous renonçons donc à nous faire plaisir.

    Nous reprenons l’autoroute qui longe la frontière tchèque en direction de München.
    En arrivant à Regensburg, nous allons directement au camping au bord du Danube à quatre kilomètres du centre.
    La tente est montée à l’ombre sous les arbres car il fait très chaud et nous prenons le bus pour aller visiter la vieille ville.
    Le vieux pont en pierre du 12° siècle d’où la vue sur la ville est tant vantée sur les guides est en travaux, ce qui nous prive du magnifique panorama. On peu malgré tout admirer la tour du pont et, tout à coté, le grenier à sel et son immense toit de tuiles.
    La vieille ville n’a pas souffert de la guerre et propose ses ruelles pavées, ses jolis maisons décorées, sa cathédrale gothique aux flèches élancées et aux magnifiques vitraux.

    J25 - Regensburg - La cathédrale

    J25 - Regensburg - L'ancienne chapelle

    Dans la Goliathstraße, la façade d’une maison est ornée d’une originale peinture représentant David et Goliath.

     J25 - Regensburg - Goliath strasse


    Mais ce que nous apprécions le plus, c’est la promenade piétonne ombragée et ses bancs le long du Danube. Ce n’est pas encore le grand fleuve qui passe à Vienne mais il est déjà majestueux. Des bateaux de croisière et des péniches vont et viennent malgré le courant qui nous semble important.

    J25 - Regensburg - Le Danube, la cathédrale et le grenier à sel

    J25 - Regensburg - Le Danube

     
    Regensburg n’est pas une des plus belles villes d’Allemagne mais il faut bien faire des étapes quand les distances sont trop grandes entre deux sites.

    Au camping, nous faisons la connaissance d’un couple de Canadiens qui suivent le Danube à vélo jusqu’à Budapest. Une excellente idée de voyage.

      

    Jour 26. Mardi 4 août. REGENSBURG - MÜNCHEN                                                                                            227 km

    Nous reprenons l’autoroute pour rejoindre la ville d’Augsburg située à une cinquantaine de kilomètres à l’ouest de Munich.
    Nous nous arrêtons en route pour voir de près des champs de houblon. Les plantes grimpent le long de câbles fixés au sommet de poteau de trois à quatre mètres de haut.

    J26 - Champs de houblon sur la route d'Augsburg

     
    Augsburg est une ville agréable et très vivante. Une fois la voiture garée dans une petite rue, nous nous rendons directement au Rathaus voir la salle de réception appelée salle dorée avec ses murs et son plafond couverts de remarquables peintures, ses caissons dorés à l’or fin et son sol recouvert d’un très beau marbre.
    Le Rathaus se trouve sur une grande place et il est flanqué d’une tour isolée d’où, parait-il, on peut voir les Alpes par temps clair.

    J26 - Augsburg - La mairie et la tour Derlach


    Nous nous promenons dans cette ville animée, allons voir la synagogue pour changer des églises. Sous un dôme imposant, l’intérieur avec ses lustres étranges et sa décoration noire, est sombre et sans grand intérêt.
    Par les rues piétonnes du centre, nous arrivons sur la place du marché bien vivante et bien pourvue en victuailles de toutes sortes. Nous décidons d’y manger à l'abri du soleil car il fait à nouveau plus de 30°.

    J26 - Augsburg - Moritzplatz

    J26 - Augsburg - Fontaine place de la mairie

    Après cette brève étape, nous reprenons l’autoroute vers Munich mais avant de rejoindre la capitale de la Bavière, j’ai prévu un arrêt au camp de concentration de Dachau situé dans la banlieue.
    Je l’avais déjà visité en février 1969 dans le froid et sous la neige. Si peu de choses ont changé dans le camp proprement dit, par contre je ne reconnais plus les abords. Outre l’urbanisation de la petite ville de Dachau et les nouveaux axes routiers, de grands aménagements ont été faits pour canaliser le flot des touristes qui viennent voir le camp. Immenses parkings, signalisation, cheminements piétons, etc.

    Comme à Buchenwald, l’entrée du camp parait tout à fait anodine, si ce n’est la sinistre devise en fer forgé intégrée dans la grille : Arbeit macht frei, le travail rend libre.

    J26 - Camp de Dachau - L'entrée du camp

     J26 - Camp de Dachau - La devise sur la grille


    Le camp parait d’autant plus immense qu’il est vide à l’exception d’une baraque qui a été reconstituée.

    J26 - Camp de Dachau - L'étendue du camp


    On visite les prisons et ses cellules où il était impossible de s’asseoir, le musée et ses terribles photos et témoignages, la chambre à gaz qui n’a pratiquement pas été utilisée et les mêmes fours crématoires qui servaient à brûler les cadavres trop nombreux. Créé dès 1933 pour accueillir les prisonniers politiques, il a vu passer plus de 200 000 personnes dont plus de 40 000 moururent de faim, de maladie, parfois de torture ou d’exécution sommaire comme les 6000 prisonniers de guerre russes.

    Des habitants de la ville toute proche ont bien essayé d’aider les prisonniers mais ils ont été tous exécutés.

    J26 - Camp de Dachau - L'intérieur d'un baraquement

    J26 - Camp de Dachau - Les fours crématoires
     

    J26 - Camp de Dachau -Les fours crématoires

    J26 - Camp de Dachau - In memoriam

     
    Il ne reste plus qu’à rejoindre l’auberge de jeunesse au centre ville. C’est un grand bâtiment confortable mais ici pas de chambre pour deux. Pendant les trois nuits que nous allons passer ici, nous serons séparés, Hélène dans une chambre de filles et moi dans une chambre de gars.
    Nous dînons de notre pique-nique à la terrasse de la cafétéria de l’auberge. À cette heure-ci, il  fait bon et nous apprécions cette agréable fraîcheur après la chaleur de la journée. Nous profitons aussi de la machine à laver pour faire une grande lessive, et du wifi gratuit pour consulter nos courriels. 

     

    Jour 27. Mercredi 5 août. MÜNCHEN 

    Une nouvelle belle journée ensoleillée commence, idéale pour la visite de la ville.
    Nous prenons le métro pour rejoindre le centre ville et descendons à Marienplatz, le centre névralgique de la ville devant le magnifique Rathaus. Son immense façade est décorée de statues, de sculptures de toutes sortes et la plupart de ses fenêtres sont fleuries de géraniums rouges. Il est dominé par un grand clocher où nous montons pour admirer le panorama sur la ville. On devine les Alpes à l’horizon.

    J27 - München - Marienplatz et le Rathaus

     

    J27 - München - La colonne de Marie sur Marienplatz et le Rathaus

     
    Munich est une ville à la fois très animée et paisible. Il y a beaucoup de monde dans les rues et énormément de touristes de toutes provenances, certains biens reconnaissables comme les Saoudiens accompagnés de leurs femmes entièrement vêtues de noir ou les Japonaises qui se cachent du soleil sous de grands chapeaux de paille.
    Après l’église gothique Saint Pierre dont l’intérieur baroque surprend par sa clarté, nous allons au marché aux victuailles et ses nombreuses boutiques de fruits et légumes, ses charcuteries et ses pâtisseries. C’est aussi un immense biergarten, cette sympathique tradition allemande. À l’ombre sous les arbres s’alignent de longues tables et des bancs où on s’assoit librement. Il suffit d’aller chercher une bière et une bonne bratwurst (saucisse grillée) ou autre spécialité locale bien nourrissante. On peut aussi arriver avec son casse-croûte. Dans tous les cas, la communication avec ses voisins de table est immédiate malgré l’obstacle de la langue.
    La place est dominée par un grand mât de cocagne bleu et blanc, les couleurs de la Bavière, décoré de divers personnages du folklore local.
    Après le repas, nous continuons notre promenade dans les petites rues du centre qui nous emmènent à la Hofbrauhaus, superbe brasserie aux voûtes peintes où j’avais fêté carnaval en février 1969. Souvenirs…

    J27 - München - La Haufbrauhaus
     

    Dans cette brasserie connue dans le monde entier, on sert cent hectolitres de bière par jour dans des chopes d’un litre. De mon passage en 1969, je me souviens que le fond des chopes était rond, ce qui interdisait de poser la chope sur la table tant qu’il restait de la bière dedans. Cette tradition a l’air d’avoir disparue comme on peut le voir sur la photo à moins qu'elle ne soit réservée au Carnaval et à la fête de la bière. 

    Sur la petite place d’Am Kosttor, nous découvrons une statue représentant le petit chaperon rouge et le loup.

    J27 - München - Statue du petit chaperon rouge sur Am Kosttor

     
    Nous passons près du vieux château en partie noyé dans les maisons. C’est l’ancienne résidence des Wittschbach qui régnèrent sur la Bavière du 12° siècle à 1918. L’élégante tour à colombages qui orne la façade est appelée la tour des singes.

     J27 - München - L'ancien chateau et la tour des singes

     
    Nous découvrons la résidence des rois de Bavière, énorme édifice massif et assez austère. Sur la MaxJosephplatz, juste devant, se dresse l’imposante statue du roi Max Joseph.

    J27 - München - La Résidence et la statue de Max Joseph

     
    Le kolossal portique des maréchaux sur Feldhernhalle est délaissé au profit des agréables jardins à la française de la Résidence.

    J27 - München - Dans le jardin de la Résidence

     
    De là, nous continuons vers l’Englishergarten, immense parc à l’anglaise au cœur de la ville, particulièrement apprécié avec la chaleur étouffante de cette journée.
    Au débouché du parcours souterrain de la rivière Eisbach, des surfeurs s’amusent sur la vague artificiellement créée par une digue au grand plaisir des nombreux spectateurs.

    J27 - München - Jardin anglais - Surf sur l'Eisbach

     
    La rivière canalisée traverse le parc et beaucoup de gens y nagent en se laissant porter par le courant. Il y a beaucoup de monde dans ce magnifique parc. Les gens se reposent à l’ombre, bronzent au soleil parfois entièrement nus, se baignent dans la rivière, jouent au ballon dans une bonne ambiance très décontractée. On reste un moment à se reposer à l’ombre au bord de la rivière et les pieds dans l’eau .

    J27 - München - Jardin anglais - Au fond, le Monopteros

    J27 - München - Jardin anglais - Le Monopteros


    Après cet intermède bucolique, nous revenons au centre ville en U Bahn et repassons devant le Rathaus. La façade est maintenant éclairée par le soleil et il y a encore plus de monde sur la place car il est presque 17h et le carillon va faire son numéro.
    Plus loin, dans la Kaufingerstraße piétonne comme tout le centre, nous admirons la façade blanche de l’église Saint Michel ornée de quinze statues de souverains et d’une magnifique statue en bronze de l’archange placée entre les deux portails.

    J27 - München - Eglise St Michel


    Dans le transept est érigé le tombeau d’Eugène de Beauharnais, beau-fils de Napoléon Bonaparte et gendre du roi Maximilien 1°. Dans la crypte, une vingtaine de tombeaux de rois de Bavière sont alignés mais c’est celui, toujours fleuri, de Ludwig II qui attire la curiosité.

    J27 - München - Eglise St Michel - Monument à Eugène de Beauharnais

    J27 - München - Eglise St Michel - Dans la crypte tombeau de Lüdwig II de Bavière

     
    Tout à coté se dresse Frauenkirche, la grande cathédrale en briques rouge sombre surmontée des deux clochers à bulbes, emblème de la ville, et qui ont survécu aux bombardements de la guerre.
    L’intérieur d’une blancheur éclatante est vaste et sobre et on remarque les élégantes voûtes aux nervures dorées et le somptueux mausolée en marbre noir de l’empereur Louis de Bavière près de l’entrée.

     J27 - München - La cathédrale

     

     J27 - München - La cathédrale - La nef


    Ces derniers jours, nous rentrons souvent dans les églises, non pas par un accès de piété, mais tout simplement pour se mettre un peu au frais et se reposer sur les bancs de l’écrasante chaleur extérieure.
    Devant la cathédrale, sur Frauenplatz, nous ne sommes pas les seuls à apprécier la fraicheur de cette originale fontaine.

    J27 - München - Fontaine sur la Frauenplatz

     
    En meilleure forme, nous reprenons notre balade dans les rues. Nous empruntons Promenadeplatz plantée de tilleuls (encore un peu d’ombre !) et ornée de différentes statues des Louis.
    On y trouve plusieurs statues remarquables représentant des personnages de l'histoire allemande. Certaines ont attiré notre attention :
    La très haute statue hypermoderne du comte de Montgelas, illustre homme politique bavarois du 18° siècle, réalisée en aluminium par la conceptualiste Karin Sander en 2005 :

    J28 - München - Promenadeplatz - Statue du comte de Montgelas

    La plus classique statue de Roland de Lassus, célèbre chanteur du 16° siècle, qui a été "adoptée" par les admirateurs de Mikael Jackson dont ils recouvrent le socle de photos, de fleurs, de peluches et bougies, le transformant ainsi en mémorial de la vedette de la pop. La raison en est que le chanteur avait l'habitude de descendre en face, à l'hôtel Bayerischer Hof lorsqu'il venait en tournée à Munich.

    J28 - München - Promenadeplatz - Statue transformée en mémorial à Mickael Jackson


    Devant l’hôtel voisin, une splendide Ferrari Enzo blanche avec une bande centrale noire, rouge et jaune claironne la nationalité de son propriétaire. Au bout de la promenade, la fontaine de Wittelsbach et ses nombreux jets d’eau donne envie de s’y jeter pour se rafraîchir. Nous reprenons le métro à la station la plus proche pour rentrer chez nous bien fatigués.
    Une bonne douche froide et c’est l’heure du repas à la cafétéria de l’auberge.
    Malgré la chaleur accablante, c’était une bonne journée.
    Quelle belle ville Munich ! 

     

    Jour 28. Jeudi 6 août. MÜNCHEN 

    La journée promet d'être aussi ensoleillée et chaude que la veille.
    Nous commençons nos visites par le château de Nymphembourg dans l’ouest de la ville où nous nous rendons en tramway.

    C’était autrefois la résidence d’été des rois de Bavière. Le pavillon central date de 1674. Deux autres pavillons reliés à l’édifice central par des galeries y furent ajoutés quelques années plus tard puis d’autres dépendances, puis le parc. C’est ici qu’est né Louis II de Bavière.

    J28 - München - Château de Nymphenburg

     
    La visite permet d’admirer la salle des fêtes toute de blanc, or et vert pâle, ornée de stuc rococo et de fresques magnifiques. On visite aussi plusieurs pièces dans les galeries, mais la salle des fêtes est de loin le must de cet endroit.

    J28 - München - Château de Nymphenburg - Salle de réception

    J28 - München - Château de Nymphenburg - Plafond de la salle de réception


    Nous nous promenons un moment dans les magnifiques jardins et le parc avant de reprendre le tramway puis le métro pour revenir en ville.

    J28 - München - Château de Nymphenburg - Les jardins


    Nous allons à l’ancienne Pinacothèque, l’un des plus beaux musées de la ville qui renferme de grands classiques, tel que le premier tableau connu de Léonard de Vinci, la Vierge à l’enfant.
    Après la visite, nous pique niquons dans le parc sous les arbres. Pas loin de nous, quelques filles en maillot de bain se font bronzer sur la pelouse en pleine ville tandis qu’après notre repas, nous faisons une petite sieste, bien à l’ombre.
    Nous allons ensuite à la nouvelle Pinacothèque, juste en face de la précédente. C’est encore mieux à notre goût. Il y a des tableaux de Van Gogh, Cézanne, Sisley et d’autres peu connus chez nous tels que Segantini, Wallmüller ou Blechen. Il est 18h quand nous en ressortons, gentiment poussés dehors par le personnel à l’heure de la fermeture.

     J28 - München - Neue Pinakotek - Van Gogh - Vue d'Arles

     

    J28 - München - Neue Pinakotek - Cezanne - La tranchée

     

     J28 - München - Neue Pinakotek - Sisley - Route d'Hampton Court

     

    V J28 - München - Neue Pinakotek - Walmüller - Paysanne et 3 enfants

     

    J28 - München - Neue Pinakotek - Segantini - Labours

     
    Nous revenons vers le centre ville, déambulons dans les rues piétonnes pleines de monde, faisons quelques achats, un peu de lèche-vitrines dans les grands magasins avant d’aller dîner sur la place des victuailles à la mode locale. Jarret de veau et saucisse grillée arrosés de bière au milieu des bruyants mais sympathiques munichois. 

     

    Jour 29. Vendredi 7 août. MÜNCHEN - GARMISH PARTENKIRCHEN                                                               250 km

    Il fait toujours un grand beau temps quand nous quittons la ville par l’autoroute qui file vers Passau et Salzburg en Autriche. Nous allons à Prien, petite ville au bord du Chiensee prendre le bateau pour l’île d’Herren sur laquelle le roi Louis II de Bavière a fait construire un fabuleux château qui se voulait la copie de Versailles mais qui, faute d’argent, n’a pu être fini.

     J29 - Chiemsee - Le lac et les Alpes

     
    Sur l’île nous marchons jusqu’au château et ses magnifiques jardins avec leurs fontaines spectaculaires.

    J29 - Chiemsee - Château d'Herrenchiemsee

    J29 - Chiemsee - Château d'Herrenchiemsee - Hélène devant l'une des fontaines

     
    Le château ressemble effectivement beaucoup à Versailles mais seul le corps central a pu être construit. La visite guidée et en français se fait au pas de charge et il est interdit de prendre des photos. Je réussis néanmoins à en prendre quelques unes sans être vu. Les pièces sont incroyables. C’est trop luxueux, trop surchargé. Il y a de l’or partout, des fresques sur tous les murs, tous les plafonds, d’incroyables lustres de cristal ou de porcelaine. Il y a même une galerie des glaces, certes plus petite que l’originale mais tout aussi fantastique. L’impression ressentie est la saturation, presque l’écœurement, devant tant de richesses inutiles. Et il n’y a habité que dix jours !

    J29 - Chiemsee - Château d'Herrenchiemsee - Hall

     J29 - Chiemsee - Château d'Herrenchiemsee - Chambre du Roi


    Nous reprenons le bateau avant que les hordes de touristes japonais et d'autres nations n’envahissent les lieux.
    À partir de là, nous allons suivre la route allemande des Alpes dans des paysages de montagnes changeants. Nous faisons nos courses en passant à Aschau puis nous empruntons une petite route de montagne qui traverse un bout d’Autriche avant de remonter dans le massif du Wendelstein puis nous redescendons vers le Schliersee où nous nous baignons pendant un moment. L’eau est délicieusement fraîche et c’est un vrai plaisir de nager avec cette grosse chaleur.

    J29 - Route des Alpes - Baignade au Schliersee


    Nous ne nous arrêterons pas comme prévu au bord du Tegensee mais allons jusqu'à un autre camping à quinze kilomètres de Garmish Partenkirchen. Il y a du monde mais je trouve un coin agréable pour installer la tente. De gros nuages bourgeonnants font craindre un orage. 

     

    Jour 30. Samedi 8 août. GARMISH PARTENKIRCHEN - FÜSSEN                                                                     106 km

    En fin de compte l’orage n'a pas éclaté et nous quittons ce camping à l’allure un peu rustique pour Garmish Partenkirchen, la grande station de ski allemande.
    Nous prenons le télécabine du Wank qui grimpe à 1780 mètres d’altitude et offre un panorama magnifique sur toute la vallée et l’ensemble du massif du Zugspitze qui, avec 2962 mètres est le point culminant de l’Allemagne. La vue est magnifique bien que l’atmosphère soit un peu voilée.

     J30 - Route des Alpes - Garmish Partenkirchen vu du Wanck


    Même à ces altitudes-là, la rigueur allemande pour la propreté est toujours présente.

    J30 - Garmish Partenkirchen - Poubelle au Wanck


    Puis nous filons vers Linderhof, encore un château de Louis II de Bavière niché dans une petite vallée tranquille où les souverains venaient chasser. C’est le seul château qui soit fini et qui ait été réellement habité. Il est midi quand nous y arrivons et nous avons la chance d’obtenir un créneau de visite en français dès midi trente.

    Le château est un petit bijou et les montagnes et jardins qui l’entourent lui font un magnifique écrin avec leurs forêts de sapins, leurs  fontaines, jets d’eau, statues et parterres fleuris.
     

    J30 - Château de Linderhof dans son écrin

     

    J30 - Le chateau de Linderhof vu du temple de Vénus

    J30 - Château de Linderhof - Le temple de Vénus


    Comme d’habitude, la visite se fait au pas de charge. L’intérieur est somptueux, surchargé d’or, de tapisseries, de porcelaine, de lustres en cristal et laisse un sentiment d’harmonie. Louis II était un grand admirateur de Louis XIV et cela se voit dans toutes les pièces, mais ici ce n’est pas la démesure d'Herrenchiemsee sans doute à cause de la taille réduite de l’endroit car cela ressemble plus à une grande villa qu'à un vrai château. Après la visite, nous parcourons les jardins, grimpons au temple de Vénus d’où la vue est magnifique puis allons visiter la fameuse grotte artificielle, le caprice le plus délirant du roi. Elle a été aménagée pour recréer l’ambiance d’un opéra wagnérien, Tannhauser avec son petit lac, l’embarcation dorée en forme de conque, les stalactites, les cascades et même les jeux de lumière. C'est complètement fou mais beau malgré tout.
     

     J30 - Château de Linderhof - La grotte artificielle


    En quittant les lieux, nous nous arrêtons pour pique niquer en bordure de forêt puis rejoignons Oberammergau, joli village aux maisons peintes et fleuries dont la spécialité est la sculpture sur bois. Je connais bien ce village pour y être venu plusieurs fois en stage dans les années 90 dans l'école de l’OTAN qui y est installée. Un petit pèlerinage en quelque sorte.
     

    J30 - Obermammergau - Maison peinte

     

     J30 - Obermammergau - Max et la chouette

    J30 - Obermammergau - Pilatushaus


    L’étape suivante est l’église de Wies. Le Guide Vert la décrit comme l’expression la plus parfaite du rococo bavarois. Érigée au milieu du 18° siècle dans ce minuscule village pour accueillir les pèlerins venus adorer le Christ flagellé qu’une paysanne aurait vu pleurer en 1738, elle reçoit plus d’un million de visiteurs par an.
    Très sobre à l’extérieur, sa blancheur tranche sur les pâturages et les forêts qui l’environnent.

     J30 - Wies - Eglise du Christ flagellé


    Les murs intérieurs peints en blanc et la lumière qui pénètre par les grandes ouvertures mettent en valeur la magnificence des décors dorés et les couleurs des fresques, notamment celle de la coupole représentant le retour du Christ.
    C’est très beau, très harmonieux.
     

    J30 - Wies - L'intérieur de l'église du Christ flagellé

    Nous trouvons une place dans un camping au bord du Bauwaldsee à quelques kilomètres seulement de Schwangau, point de départ de la visite du fameux château de Louis II de Bavière, le Neuschwanstein où nous irons demain.

    Près de là, une très jolie chapelle se dresse toute seule au milieu des champs avec ses murs blancs et son clocher à bulbe.

    J31 - Schwangau - Chapelle dans la campagne


    L’orage menace ce soir encore. De gros nuages noirs obscurcissent le ciel et le tonnerre gronde mais il nous laissera tranquille. Après le repas, nous allons marcher sur la plage au bord du lac. Quatre petites filles y jouent tranquillement à un jeu de petites filles sans s’inquiéter des coups de tonnerre. 

     

    Jour 31. Dimanche 9 août. FÜSSEN - LINDENBERG                                                                                          105 km

    La journée s’annonce belle. Nous partons tôt pour le château de Neuschwanstein et il est à peine 8h30 quand nous arrivons aux guichets. Il y a déjà au moins 200 mètres de queue. Finalement, nous obtenons un ticket pour une visite à 13h30 mais le commentaire sera fait en allemand. Pour l’avoir en anglais, il aurait fallu attendre 15h30 et, de toute façon, il n’y a rien en français. Nous montons à pied au château en compagnie d’une foule essentiellement composée d’asiatiques. Arrivé là-haut, je découvre que le petit chemin qui mène au Marienbrücke, passerelle vertigineuse au-dessus d'une gorge, est fermé pour cause de travaux. Dommage, c’est de là qu’on a le meilleur point de vue sur ce monument. J’ai déjà visité ce château plusieurs fois lors de mes stages à Oberammergau, dont une fois au mois de février avec la neige et le spectacle était féerique.


     J31 - Schwangau - Château de Neueschwanstein

    J31 - Schwangau - Château de Neueschwanstein


    À 13h30 précises, avec une exactitude toute germanique, la visite commence. Explications quasi incompréhensibles en allemand et rythme accéléré. C’est magnifique mais c’est assez sombre. On passe dans la salle du trône et ses peintures des apôtres, la salle à manger, la chambre, la petite chapelle et la magnifique salle de concert spécialement construite pour Wagner et qui n’a jamais servi à l’époque.

    J31 - Schwangau - Château de Neueschwanstein - Les cuisines

    J31 - Schwangau - Château de Neueschwanstein - Détail de la façade sud
     

    À la fin de la visite, sur l’itinéraire de sortie, on passe par le grand balcon de la façade sud qui offre une vue splendide sur le lac Alpsee et le château de Hohenschwangau en contrebas  où Louis II a passé une partie de son enfance.


    J31 - Schwangau - Château de Neueschwanstein - Le balcon sur la façade sud

     J31 - Schwangau - Château de Neueschwanstein - Panorama du balcon sur la façade sud

     
    Nous repartons du site sans visiter ce château aux façades jaunes. Un château par jour, c’est bien suffisant. Il est de toute façon moins intéressant.

    J31 - Schwangau - Château de Hohenschwangau

     
    Nous reprenons la route en direction de Füssen puis Oberstdorf dans les montagnes à l’ouest. En cours de route, je décide de laisser tomber Oberstdorf et d’aller directement vers Lindau im Bodensee au bord du lac de Constance. Nous nous arrêtons dans un camping installé près d'une ferme à l’écart de la route. Un énorme orage menace ce soir encore et cette fois-ci, nous y avons droit. Pendant le repas au restaurant du camping, il commence à pleuvoir mais l’orage n’arrivera véritablement que plus tard, alors que nous somme couchés. Les éclairs et les coups de tonnerre se succèdent et une pluie diluvienne s’abat sur nous et continuera une partie de la nuit.

     

    Jour 32. Lundi 10 août. LINDENBERG - ULM                                                                                                      149 km

    L’orage et la pluie ne nous ont pas empêchés de bien dormir. Au réveil, il y a encore de nombreux nuages résiduels et de la brume mais tout s’évaporera en cours de matinée.

    J32 - Lindenberg - Le camping au matin


    Nous roulons dans un paysage très vallonné de bois et de cultures piqueté de villages et de fermes isolés. La route descend vers le lac de Constance (Bodensee en allemand), petite mer intérieure traversée par le Rhin, aussi grande que le lac de Genève, au climat très doux et destination privilégiée des Allemands en cette saison.

    Nous allons à Lindau im Bodensee. La vieille ville médiévale se serre sur une petite île reliée à la terre ferme par un pont. La voiture garée, nous traversons le pont et débouchons sur la Marktplatz avec sa grande fontaine, bordée d’un coté par deux églises, protestante et catholique, et de l’autre par la superbe maison Cavazzen entièrement recouverte de peintures et exemple typique de l’architecture baroque du 18° siècle.

    J32 - Lindau - Fontaine sur la Reichplatz

     J32 - Lindau - La Marktplatz et la maison Cavazzen


    Nous empruntons ensuite la grande rue centrale, la Maximilianstraße aux maisons à colombages qui nous mène au magnifique Rathaus dont les dessins peints sur la façade racontent l’histoire de la ville.

    J32 - Lindau - Le Rathaus - Façade sud

    J32 - Lindau - Le Rathaus - Cadran solaire sur la façade sud


    Il y a aussi la tour des brigands avec son toit aux tuiles vernissées, et la très vieille église Saint Pierre devenue monument aux morts. Tous les morts de la ville sont listés y compris ceux qui, pendant la 2° guerre mondiale ont servis dans les SS, ces deux lettres figurant à coté de leur nom. Un panneau explique que ceux-là sont sur la liste car on ne peut savoir s’ils étaient des convaincus ou des enrôlés de force.

    J32 - Lindau - La tour des brigands

    J32 - Lindau - L'église St Pierre transformée en monument aux morts

    J32 - Lindau - Carillon sur la Rathausplatz

     
    Et puis il y a le port dominé par une tour fortifiée du 13° siècle, et dont l’entrée est balisée par un phare et une statue du lion de Bavière. Les quais sont bordés de beaux hôtels et sous le soleil qui chauffe fort, tout ça a un petit air tropézien.

    J32 - Lindau - Le phare et le lion à l'entrée du port

     J32 - Lindau - Le  port et la vieille tour


    Il parait que les lauréats du prix Nobel se réunissent ici une fois l’an, toutes disciplines confondues depuis 1951. C’est donc bien un lieu privilégié.
    Nous nous promenons un moment au bord du lac admirant la vue qui s’étend jusqu’à la cote suisse de l’autre coté. Les bateaux qui font la navette entre les différents ports fendent l’eau calme, spectacle agréable et reposant, tandis que dans le ciel passe un dirigeable publicitaire presque silencieusement. Friedishafen, la patrie de Ferdinand von Zeppelin n'est pas loin.

     J32 - Lindau - Hélène sur les bords du lac de Constance

    J32 - Lindau - Dirigeable dans le ciel


    Nous quittons ce joli endroit pour rejoindre Ulm par l’autoroute. L’auberge de jeunesse est à l’extérieur de la ville dans un parc. Très agréable, moderne, nous y avons une chambre pour nous deux.
    Aussitôt installés, nous descendons au centre ville en bus. Ulm est une jolie ville qui a été presque totalement détruite par un bombardement en 1944. Sa magnifique cathédrale a été épargnée et sa flèche de 167 mètres, la plus haute du monde, se dresse au centre d’une immense place.
    Tout à coté, l’ancien Rathaus expose ses façades peintes à pignons ajourés sur la place du marché (la Marktplatz) égayée par la jolie Fischkasten (fontaine des poissons).

     J32 - Ulm - Le Rathaus - Façade sud

     

    J32 - Ulm - Fischkarten sur la Marktplatz


    Nous revenons visiter la cathédrale et sa nef unique sans transept qui semble s’étirer vers les voûtes et nous admirons l’immense fresque du jugement dernier peinte sur l’arc qui sépare la nef du chœur. La nef est éclairée par de très beaux vitraux sur lesquels figurent, paraît-il, Copernic, Kepler, Einstein et Galilée mais nous ne les avons pas trouvés.

    J32 - Ulm - La cathédrale

    J32 - Ulm - La cathédrale


    Nous décidons de nous lancer dans l’ascension des 768 marches qui permettent d’atteindre un balcon presqu’au sommet de la flèche. Pendant les deux-tiers de l’ascension, l’escalier en colimaçon s’enroule dans des tourelles accolées à la façade puis on débouche sur une plateforme à la base de la flèche proprement dite. 
    À partir de là, la structure prend l’aspect d’une dentelle de pierre au cœur de laquelle on continue de grimper. C’est très beau, impressionnant, aérien et c’est à mon avis plus intéressant que le panorama qui va suivre.

     J32 - Ulm - La cathédrale - Montée au sommet de la flèche


    L’escalier débouche finalement sur l’étroite plateforme située à 143 mètres de hauteur. La vue sur toute la ville et la campagne environnante est splendide. C’est en regardant les toits de l’église immédiatement en dessous qu’on se rend compte de la hauteur vertigineuse à laquelle on se trouve.

     J32 - Ulm - Les toits de la cathédrale vus du sommet de la flèche


    Une fois redescendus sur terre, nous allons voir le Danube. Les remparts franchis, on se retrouve sur une agréable promenade piétonne au bord du fleuve où de nombreux jeunes se baladent ou discutent sur les impeccables pelouses.

    J32 - Ulm - Les bords du Danube


    Nous entrons à nouveau à l’intérieur de la vieille ville pour parcourir le quartier des pêcheurs et ses pittoresques maisons à colombages, ses petites places ombragées par des tilleuls et ses ruelles si étroites qu’à certains endroits les toits des maisons se touchent presque. On y remarque la schiefeshaus tellement de guingois qu’elle donne l’impression d’être prête à s’écrouler dans l’eau du
     canal Blau qui se faufile au milieu des maisons.

    J32 - Ulm - Le quartier des pêcheurs


    Nous revenons vers Metzgerturm (porte des bouchers) en empruntant le chemin de ronde sur les remparts ensoleillés. En approchant de cette porte, on s’aperçoit que la tour qui la surplombe penche fortement.
    De retour sur la Marktplatz, nous nous laissons tenter par la terrasse d’un restaurant avant de rentrer dormir à l’auberge. 

     

    Jour 33. Mardi 11 août. ULM - ROTHENBURG                                                                                                     155 km

    Nous reprenons la route en direction de Rothenburg, petite ville moyenâgeuse très bien conservée et restaurée.
    Notre itinéraire passe par Dinkelbühl, halte incontournable sur la Romantischestraße, l’un des itinéraires touristiques les plus populaires d’Allemagne. Le long de vallées bordées de collines verdoyantes, ce parcours explore quelques uns des sites les plus emblématiques du passé germanique.

    Nous entrons dans la ville par Rothenburgertor, l’une des portes ouvertes dans les remparts ceinturant la ville depuis le 14° siècle, et parcourons les rues pavées bordées de magnifiques maisons peintes et fleuries. Sur une place, se dresse l’église Saint Georges, typique des églises-halles gothiques de la région.
    C’est vraiment une très belle petite ville qui respire le calme et la tranquillité malgré les nombreux touristes.

     J33 - Dinkelbühl - Rothenbürger Tor et la fontaine sur la place de l'église

     

    J33 - Dinkelbühl - Belles maisons sur Weinmarkt

     

     J33 - Dinkelbühl - Segringertor

    J33 - Dinkelbühl - Cadran solaire sur le clocher de l'église St Georges


    À une quarantaine de kilomètres de là, nous atteignons Rothenburg ob der Tauber, autre petite ville fortifiée dominant le cours sinueux et encaissé de la rivière Tauber.
    Nous allons directement nous installer au camping situé dans la vallée à un peu plus d’un kilomètre de la ville et remontons à pied par un sentier bien marqué et qui évite la route. Ces quinze minutes de marche nous évitent les soucis de parking car Rothenburg est littéralement envahie de touristes. C’est normal, elle est considérée comme la plus jolie ville d’Allemagne, son caractère moyenâgeux ayant été préservé grâce à une restauration particulièrement réussie.
    Toutes les rues sont pavées et bordées de magnifiques maisons peintes, fleuries, aux pignons ouvragés. Sur l’inévitable Marktplatz, le Rathaus présente une belle façade gothique agrémentée d’un grand portique et d’une tourelle d’escalier octogonale tandis que le pignon est dominé par un beffroi de soixante mètres.


     J33 - Rothenburg - Herrengasse

     

    J33 - Rothenburg - Le Rathaus

    J33 - Rothenburg - Fontaine sur la Marktplatz

     
    À coté, la Ratstrinkstube, ancienne auberge réservée aux notables parait presque sobre avec sa façade blanche ornée de plusieurs horloges et d’un joli cadran solaire. Celui-ci est particulièrement beau, raison pour laquelle j'ai mis sa photo ici.

    J33 - Rothenburg - Ratstrinktube et son cadran solaire

    J33 - Rothenburg - La Marktplatz


    Plus anecdotique, nous allons voir la petite maison de Maria Staudacher qui, pendant la guerre, a caché des prisonniers évadés parmi lesquels un certain François Mitterrand.

    J33 - Rothenburg - La maison où Mitterand s'était caché après son évasion

     
    Dans cette ville, tout est beau. Nous remontons Spitalgasse jusqu’à la porte de l’hôtel-Dieu et parcourons le sentier qui longe les remparts sur les flancs abrupts couverts de vignes de la vallée de la Tauber. Nous débouchons dans le parc du château et ses arbres majestueux où, à nouveau, je tombe sur les marques bien caractéristiques du chemin de Saint Jacques. Puis nous rentrons dans la ville par Burgtor et débouchons dans la Herngasse pour une pause Coca bien méritée.

    J33 - Rothenburg - Vue sur la ville depuis les jardins

     J33 - Rothenburg - Bürgtor


    Il ne reste qu’à redescendre au camping où une douche froide est très appréciée après cette belle journée de marche par une température supérieure à 30°. Bon repas et soirée tranquille pendant que la nuit s’installe bien plus tôt qu’au début de notre périple.  

     

    Jour 34. Mercredi 12 août. ROTHENBURG - HEIDELBERG                                                                               223 km

    En quittant le camping sous le soleil, nous traversons la vieille ville encore vide de touristes pour aller refaire une photo de la "maison de Mitterrand" et descendons au fond de la vallée voir de près le double viaduc qui enjambe la Tauber.
    Puis nous allons prendre l’autoroute pour rejoindre Heidelberg dans la plaine du Rhin. 
    À hauteur d’Heilbronn, je quitte l’autoroute pour emprunter la plus pittoresque vallée du Neckar et ses châteaux.
    Nous ratons le premier à Güttenberg mais voyons Hornberg, transformé en hôtel, qui domine la vallée de ses tours de grès rose.

    J34 - Vallée du Neckar - Château de Hornberg
     

    En redescendant par l'étroite route qui offre des vues superbes sur la vallée en contrebas, nous croisons cette magnifique Porsche 356 cabriolet remarquablement restaurée.

    J34 - Vallée du Neckar - En descendant du château de Hornberg

    J34 - Vallée du Neckar - Porsche 356 au château de Hornberg

    Plus loin, c'est Zwingenberg un peu perdu dans les bois et Hirshhorn qui domine son petit village.
     

    J34 - Vallée du Neckar - Château de Zwinsenberg

    J34 - Vallée du Neckar - Château de Hirshhorn

     
    C’est là que nous pique niquons à l’ombre des tilleuls au bord de la rivière en regardant passer les péniches.
    Plus loin, nous montons voir le village de Dilsberg perché au sommet d’une colline. Les remparts et les maisons sont construits avec la même pierre rouge, ainsi que les ruines du vieux château fort. Nous buvons un café dans un bar où le gérant écoute en boucle du Bob Dylan.

    J34 - Vallée du Neckar - Dilsberg - Entrée du village

    J34 - Vallée du Neckar - Dilsberg - Ruines du château


    Nous arrivons à Heidelberg en longeant la Neckar et filons directement à la belle et très grande auberge de jeunesse de la ville où nous pouvons bénéficier d’une chambre pour nous deux.

    Nous prenons le bus pour aller en ville. Ce soir, l’objectif est de grimper au Philosophenweg pour admirer le panorama sur la ville au soleil couchant. Dominée par les ruines du château, elle étire ses façades le long de la Neckar et est entourée de forêts dont le vert contraste avec le grès rouge des bâtiments.

     J34 - Heidelberg - Vue sur la ville depuis le chemin des philosophes

    J34 - Heidelberg - Vue sur le château depuis le chemin des philosophes

     
    En bas, le magnifique vieux pont de pierre rouge enjambe la rivière de ses arches aux courbes parfaites indifférent aux péniches qui se glissent dessous.

     J34 - Heidelberg - Vue sur le pont vieux depuis le chemin des philosophes


    Une fois le soleil couché, nous redescendons et traversons le pont pour rejoindre le centre ville.

    J34 - Heidelberg - Le pont vieux et ses 2 tours


    Les rues piétonnes sont envahies de terrasses de restaurant bondées. En plus de ses attraits touristiques, Heidelberg est une ville universitaire renommée et, même en plein été, nombreux sont les étudiants de tous pays en séjour linguistique. D’ailleurs, beaucoup sont hébergés à notre auberge.

    Nous arrivons sur la Marktplatz dominée par l’église du Saint Esprit et sur laquelle la magnifique façade de la Haus zum Ritter décorée d’un buste de Saint Georges tranche sur la sobriété des maisons voisines. Construite en 1592 pour un drapier huguenot, elle est la seule maison de la Renaissance à avoir survécu au pillage et à l’incendie de la ville par les troupes françaises de Louis XIV en 1693.

    J34 - Heidelberg - Maison du Chevalier

     
    Nous remontons la Hauptstraße pour aller à la place de l’Université prendre le bus et rentrer à l’auberge. Il a fait 34° cet après-midi. Cette chaleur est fatigante.
    Par la fenêtre ouverte de notre chambre, nous voyons passer des vols de perruches probablement échappées du zoo voisin. Leur couleur verte et leurs cris bien caractéristiques ne laissent aucun doute.

      

    Jour 35. Jeudi 13 août. HEIDELBERG

    Nous commençons par le château qui domine la ville. Nous y montons à pied en snobant le train à crémaillère. Le château a été bien démoli par Louis XIV en 1693 mais il a encore de beaux restes. Une bonne partie de son charme provient de ses pierres en grès rouge. Dans le jardin, la porte d’Elisabeth qui est une sorte d’arc de triomphe a été construite en une nuit pour faire plaisir à l’épouse du roi.

    J35 - Heidelberg - Le château - Porte d'Elisabeth


    Il faut franchir une double porte séparée par un fossé pour arriver dans la cour intérieure et on se retrouve devant la façade de l’aile de Frédéric avec ses deux pignons, ornée de colonnes, pilastres, corniches et statues, dans un style très Renaissance teinté de baroque. Sa beauté éclipse tout le reste, le pavillon du puits et ses colonnes romaines ou la maison de Ruprecht et ses petits anges.

    J35 - Heidelberg - Le château - Porte d'entrée

    J35 - Heidelberg - Le chateau - Façade de Friedichhaus


    Ici aussi, il y a un beau cadran solaire, très sobre, très pur, que je n'ai évidemment pas manqué de photographier. Mais ne vous plaignez pas, ce n'est que le troisième que je montre sur la vingtaine rencontrés.

     J35 - Heidelberg - Le château - Cadran solaire


    Nous voyons l’anecdotique grand tonneau, gigantesque foudre de plus de 220 000 litres avec la statue de son gardien le bouffon Perkeo.

    J35 - Heidelberg - Le château - Le grand tonneau

    Bien plus intéressant, le musée de la pharmacie est installé dans les sous-sols de l’aile Otton-Henri. On y voit des ustensiles d’apothicaire, des préparations pharmaceutiques et un laboratoire des 18° et 19° siècles.


    Les jardins sont très agréables et offrent de belles vues sur le château et sur la ville en contrebas. Goethe aimait y venir pour admirer la ville qui, reconnaissante, a érigé une statue à son effigie.

     J35 - Heidelberg - Le château - Statue de Gœthe dans les jardins

     
    Nous redescendons en ville en fin de matinée et allons voir l’église des Jésuites toute blanche et bien fraîche.

    J35 - Heidelberg - L'église des Jésuites


    Nous allons aussi voir celle du Saint Esprit, dont les contreforts sont envahis par des échoppes. C’est une église de type halle toute en grès rouge, très lumineuse, où l’on peut voir les tombes de Robert III et de son épouse Elisabeth de Hohenzollern.

    J35 - Heidelberg - L'église du St Esprit
     

    J35 - Heidelberg - L'église du St Esprit

    J35 - Heidelberg - L'église du St Esprit - Tombeau de Rupert III et d'Elisabeth d'Hohenzollern

     
    Après un rapide repas dans un Pizza Hut où il faisait horriblement chaud, nous rentrons à l’auberge. Mais c’est pour repartir immédiatement à la piscine municipale toute proche. C’est une étonnante piscine au milieu de grands espaces verts. Malgré le monde qui a envahi les lieux, nous trouvons une place à l’ombre d’un arbre et pouvons profiter du grand bassin de 50 mètres. Il y en a un autre agrémenté d’un toboggan, plus le bassin de plongeon et une immense pataugeoire pour les enfants. Dans un tel endroit, on supporte mieux les 35°. En repartant en fin de journée, nous remarquons l’immense parking à vélos sous les arbres où il y a la place pour des centaines d’engins. Le vélo est vraiment roi dans ce pays.

     

    Jour 36. Vendredi 14 août. HEIDELBERG - FREUDENSTADT                                                                           218 km

    Nous quittons Heidelberg sans difficulté et faisons nos courses dans un supermarché Aldi à la sortie de la ville. Nous sommes surpris de découvrir qu’à l’inverse de la France, ici, ces magasins sont très chics. Des averses nocturnes ont un peu rafraîchi l’atmosphère étouffante de la veille.
    Par la route qui descend vers le sud, nous roulons vers Maulbronn dans la vallée de la Salzach pour visiter l’abbaye cistercienne fondée en 1147. C’est un vrai village fortifié avec de nombreux bâtiments qui ont conservés tout leur cachet originel.

     J36 - Maulbronn - L'abbaye cistercienne - Entrée

    J36 - Maulbronn - L'abbaye cistercienne - Cadran solaire

     
    L’église plus vraiment romane mais pas encore tout à fait gothique se distingue par un grand crucifix sculpté dans un seul bloc de pierre. Il est si réaliste que l’on croirait que la croix est en bois.
    Nous y découvrons la dure règle de vie de cet ordre : silence, pas de viande, pas de chauffage, prières jour et nuit.
    Dans un recoin, nous découvrons cette statue rigolote d’un dragon un peu timide :

    J36 - Maulbronn - L'abbaye cistercienne - Un dragon timide


    Après l’habituelle pause pique nique, nous filons vers Baden Baden, la grande station thermale au pied du massif de la Forêt Noire qui a vu passer tant de têtes couronnées et autres personnages célèbres tels que Marlène Dietrich, Dostoïevski, ou Léon Tolstoï, venus là plus pour y tenter leur chance au jeu que pour y prendre les eaux.
    La ville a conservé les traces de son passé mondain. Les belles villas, les palaces, le casino et les thermes sont toujours là même si la clientèle d’aujourd’hui se compose de retraités fortunés et d’étrangers auxquels la ville n’était pas habituée. On y remarque en effet beaucoup de Pakistanaises entièrement voilées installées aux terrasses des grands hôtels.

    Nous déambulons dans les rues aux nombreuses boutiques de luxe et sur la très agréable promenade Linchtentalerallee jusqu’au jardin des roses en longeant la rivière Oos dont le lit est pavé.

    J36 - Baden Baden - Le long de l'Oos


    Tout le long se succèdent les somptueux palaces et les non moins luxueuses villas. 
    Nous voyons le Casino et le Trinkhalle, buvette d’eau thermale aux magnifiques peintures murales ainsi que le très joli théâtre.

    J36 - Baden Baden - Belle villa

    J36 - Baden Baden - Trinkhalle
     

     J36 - Baden Baden - Le théâtre


    Nous quittons la ville par la route des crêtes qui s’enfonce dans le massif de la Forêt Noire ainsi nommé en raison de ses vastes forêts de conifères. Nous passons Mummelsee, petit lac glaciaire aux eaux sombres, d’autant plus sombres qu’un très gros orage a entièrement obscurci le ciel.
    Nous repartons alors que les premières gouttes commencent à tomber et c’est sous un déluge que nous arrivons à Freudenstadt, notre destination du jour, après avoir laissé de coté les grandes cascades d’Allerheiligen. La visibilité est pratiquement nulle et, dans la traversée de la ville, c'est la grêle qui mitraille le toit de la voiture au point que je me réfugie dans un parking souterrain pour attendre l'accalmie.
    Quand nous arrivons à l’auberge de jeunesse sur les hauteurs de la ville, l’orage est passé et la pluie a cessé mais le ciel est toujours très chargé. Une fois installé dans cette auberge jolie et claire, nous redescendons manger en ville où nous trouvons un excellent restaurant italien aux méthodes originales : des feux tricolores annoncent le temps d’attente aux clients qui arrivent et une fois la commande passée, un gadget électronique se met à vibrer sur la table pour annoncer que le plat est prêt. C’est rigolo et efficace et le repas est excellent.
    En guise de promenade digestive, nous allons faire un tour sur l'immense place centrale quasiment vide en goûtant la température sensiblement rafraîchie par l'orage.

    J36 - Forêt Noire - Freudenstadt - La Marktplatz

     

     
    Jour 37. Samedi 15 août. FREUDENSTADT - FREIBURG IM BREIGSAU                                                         145 km

    Au réveil, bien qu’il ne pleuve pas, le ciel est très nuageux et la température ne dépasse pas 17°. Nous reprenons notre circuit dans la Forêt Noire qui doit nous amener ce soir à Freiburg im Breigsau.
    Le premier arrêt est à Alpibasch où le monastère indiqué est fermé et de toute façon pas extraordinaire.

    J37 - Forêt Noire - Alpisbach

     
    Le deuxième est à Schiltach, un village construit au confluent de deux rivières, la Schil et la Kinzig. Il y a de jolies maisons à colombages, des rues pavées et un original Rathaus sur une Markplatz en pente raide. Ce village très pittoresque n'est malheureusement pas mis en valeur par ce temps gris.

    J37 - Forêt Noire - Schiltach - La Marktplatz

    J37 - Forêt Noire - Schiltach

    J37 - Forêt Noire - Schiltach - Le Rathaus


    Dans une rue, je trouve à nouveau une marque du chemin de Saint Jacques de Compostelle qui traverse le village pour se diriger vers Strasbourg.
    La spécialité du lieu était la descente du bois par flottage jusque dans la plaine. À la sortie, au bord de la Schil, une reconstitution d’un de ces radeaux est exposée.

    J37 - Forêt Noire - Schiltach - Radeau de descente du bois flotté

     
    Le troisième arrêt de la journée est dans la petite ville de Triberg, au cœur du massif.
    C’est la patrie des coucous. Nous rentrons dans un magasin appelé "la maison des mille pendules" qui déborde de coucous. C’est du délire, il y en a partout, des traditionnels de toutes les tailles et de toutes les formes et quelques versions modernes assez intéressantes. Mais il parait qu’ils sont fabriqués à Taïwan !

     J37 - Forêt Noire - Triberg - La maison des 1000 horloges
     

     J37 - Forêt Noire - Triberg - La maison aux 1000 horloges - Des coucous encore des coucous


    Il y a aussi une cascade, plus exactement sept cascades successives au milieu de rochers granitiques. Les plus hautes d’Allemagne parait-il. 
    Évidemment, il faut payer pour marcher les trente minutes nécessaires pour arriver sur le site. C’est une belle arnaque, le petit ruisseau qui saute de rocher en rocher ne méritant pas le titre de cascade.

    J37 - Forêt Noire - Triberg - La cascade


    Ils devraient aller voir les cascades de Pont d’Espagne près de Cauterets pour voir ce qu’est vraiment une cascade. Même les écureuils pas farouches ne sont pas au rendez-vous. Un seul s’est un peu approché.

    J37 - Forêt Noire - Triberg


    Les cacahuètes jetées par les gens pour l’attirer étaient récupérées par un geai et un autre oiseau de la taille d’un corbeau baptisé "nutcracker" sur les panneaux explicatifs en anglais qui semble être un geai.

    J37 - Forêt Noire - Triberg

     
    Quand nous repartons il commence de pleuvoir. Nous pique niquons dans un bois de sapins près du hameau de Schönwald (le joli bois) et repartons pour aller voir les sources du Danube. Il a fallu aller les chercher au bout d’une route étroite à peine signalée. C’est un mince filet d’eau qui sort des rochers et on a du mal à imaginer qu’au bout d'un parcours de 2888 kilomètres il sera devenu un grand fleuve qui se jette dans la Mer Noire par un immense delta.
     

     J37 - Forêt Noire - A la source du Danube


    Dans la très belle vallée de la Gutach qui descend vers Freiburg, nous voyons un élevage de daims. Les animaux sont restés farouches et ne nous laissent pas approcher.
     

     J37 - Forêt Noire - Dans la vallée de la Gutach

    J37 - Forêt Noire - Vallée de Simons - Elevage de daims


    À Freiburg, l’auberge de jeunesse est tellement excentrée que je me demandais si j’étais bien sur le bon chemin. Elle est installée au milieu de la verdure dans un coin très calme mais à quelques minutes de marche d'un arrêt de tramway qui nous permet d’aller visiter la ville.
    Les rues sont très animées malgré la grisaille et la petite pluie fine qui tombe par intermittence. Sur une grande place, s’élève une belle cathédrale de grès rouge à une seule flèche dont l’intérieur assez sombre permet de mieux apprécier les magnifiques vitraux.

    J37 - Freiburg im Breisgau - Place de la cathédrale

    J37 - Freiburg im Breisgau - La cathédrale

    J37 - Freiburg im Breisgau - La cathédrale - Vitraux


    Près de là, la Kaufhaus (maison des marchands) présente une déconcertante façade rouge ornée de statues d’empereurs et encadrée de tourelles aux tuiles vernissées.


    J37 - Freiburg im Breisgau - La maison des commerçants

     
    Nous nous promenons dans les rues piétonnes où nous remarquons les bächle, ces caniveaux au milieu des rues où les enfants s’amusent à faire flotter de petits bateaux à voile en bois qu’ils ont achetés dans des boutiques. Autrefois, c'est dans ces rigoles que les habitants prenaient l'eau pour les besoins domestiques et pour éteindre les incendies.

    J37 - Freiburg im Breisgau - Vendeur de bateaux

    J37 - Freiburg im Breigsau - Les petits bateaux dans les bächle


    Après un excellent dîner de poisson au Nordsee du coin, nous rentrons à l’auberge sous un ciel toujours aussi couvert et qui crachote un peu de pluie.
     

     

    Jour 38. Dimanche 16 août. FREIBURG IM BREIGSAU - MONTPELLIER                                                        752 km

    Il a plu toute la nuit et il pleut encore au réveil. Nous aurions dû repartir faire une boucle dans la Forêt Noire par le Titisee, le Schluchsee, les sommets du Feldberg et du Belchen et quelques jolis villages, mais sous la pluie, cela perd son charme. Déjà la veille, la forêt avait perdu ses couleurs.
    Nous décidons de rentrer aujourd’hui. Tant pis pour la nuit à l’auberge déjà payée. Seul souci, nos amis Isabelle et Rodolphe nous attendent chez eux près de Belfort lundi midi et nous devons les prévenir de ce changement.
    Nous plions bagage et quittons Freiburg pour rejoindre la petite ville de Mülheim à une trentaine de kilomètres au sud en bordure de la plaine du Rhin. Elle n’a rien de particulier mais c’est là qu’était installé le 12° Régiment de Cuirassiers où j’ai servi de décembre 1968 à septembre 1971. Aujourd’hui, c’est une kaserne allemande qui abrite l’état-major de la brigade franco-allemande.
    Je montre mes papiers et explique le pourquoi de ma venue et on m’autorise à entrer, escorté par un sous-officier français. Je ne suis pas le premier et ils sont habitués à ce genre de visite.
    Les grands bâtiments que j’ai connus sont toujours là, repeints et rénovés, des arbres ont été plantés autour de la grande place d’armes, les garages à chars ont disparus remplacés par des hangars et le poste de sécurité de l’époque a laissé la place à un petit bâtiment moderne aux vitres blindées, mais en fin de compte rien n’a changé. 
    C’est avec plaisir et sans nostalgie que je parcours les allées de cette caserne quarante-cinq après. Tout à coté, je remarque que les garages de la résidence voisine où je louais un emplacement pour ma voiture sont toujours là, inchangés.

     J38 - Mülheim - Pèlerinage à l'ancienne caserne du 12° Cuirassiers

     
    Ce petit pèlerinage terminé, il faut reprendre la route en direction de la France toute proche. Isabelle nous recevra ce midi et nous pourrons même rencontrer son mari et sa fille que nous n’aurions pu voir lundi. Ils habitent depuis peu une belle maison originale à Offemont à quelques kilomètres de Belfort, dans la campagne. Nous passons un moment très sympathique avec eux et il est déjà 16h quand nous reprenons la route en direction de Montpellier.
    Le trajet est une formalité car il y a très peu de circulation et le temps s’améliore en descendant vers le sud. Quand nous nous arrêtons pour dîner au sud de Valence, nous avons retrouvé le soleil.
    À 22h30 nous sommes revenus chez nousTout est comme nous l’avons laissé, l’impression d’être parti la veille. Sur la loggia, les plantes qui ont été régulièrement arrosées par Yvonne et Christiane sont en pleine forme et le courrier est sur la table, trié. Quelle chance d’avoir des amies aussi serviables.

    Ce long périple de presque 7400 km est terminé et s’est bien déroulé grâce en partie à une météo assez favorable puisque nous n'avons eu que 4 jours de pluie et 7 jours de grisaille, ce qui est peu comparé aux 27 jours de beau temps. Nous avons pu respecter le programme établi en ayant même rajouté quelques sites supplémentaires et surtout nous rentrons avec une excellente impression sur l’Allemagne, pays assez méconnu des Français en général.
    Le pays est agréable, les villes sont belles et l’ambiance y est décontractée et tranquille. Tout est bien organisé, tout est propre et fonctionne parfaitement. Cette efficacité est sans aucun doute renforcée par le civisme et l’esprit de discipline des gens.
    Un beau voyage que nous sommes prêts à recommencer l’année prochaine.
    Vers une autre destination évidemment.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    DESSONET JM
    Mardi 25 Octobre 2016 à 17:22

    Superbe périple que celui que vous avez fait en couple. J'y ai retrouvé des souvenirs de cette Allemagne que j'aime beaucoup.

    J'y ai résidé dans ma très tendre enfance puisque mon père, était en garnison à Koblenz de 1949 (j'avais un an) à 1952. L'allemand a été quasiment ma langue maternelle, puisque les officiers de l'armée d'occupation avaient à domicile une nurse Allemande qui s'occupait des enfants, et la notre, prénommée Grete, ne parlait qu'allemand. 

    Bien plus tard, j'ai été en garnison à Baden-Baden (5 ans) et à Donaueschingen, (3 ans), près de sources du Danube. Quand je vais voir ma famille en Alsace, je ne manque pas de faire un détour outre-Rhin.

    Amitiés. JM D

      • Samedi 10 Décembre 2016 à 19:02

        Salut JM,
        merci pour tes commentaires.
        Eh oui c'est un très beau pays assez méconnu. J'ai moi aussi quelques souvenirs de jeunesse là-bas puisque j'y ai passé les 3 premières années de ma carrière. But du "pèlerinage" final de mon voyage.
        A bientôt sans doute.
        Amitiés.
        Max

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