• LA SERENISSIME

    Week-end à deux à Venise à l'occasion de notre 40° anniversaire de mariage.

    Drapeau de Venise

     

     

    Venise a toujours fait rêver et fera toujours rêver.

    Hélène et moi n’y étions jamais allés ensemble. Nous l’avions prévu pour notre voyage de noces mais le mauvais temps nous avait contraints à changer de destination. Quelle plus belle occasion que notre 40° anniversaire de mariage, le 8 novembre 2015, pour combler cette lacune. Certes ce n’est pas forcément le meilleur moment mais au moins c’est la basse saison garantissant prix plus modérés et foule de touristes moins compacte. Quoique…

    J’avais envie de faire le trajet en train pour arriver là-bas directement au centre de cette ville unique et je tenais à loger quelque part dans le dédale de rues et de canaux pour profiter pleinement de cette ambiance si particulière.
    Après consultation de quelques guides, je me lance quelques jours avant le jour J dans la préparation de ce séjour. La SNCF me propose de passer par Paris et Munich, ce qui ne me parait pas être le plus court chemin pour atteindre Venise ! Finalement, je trouve une possibilité au départ de Nice par Gênes et Milan.
    L’hébergement ne pose aucun problème. Le premier essai est le bon et je réserve à la pension Guerrato située tout à coté du pont du Rialto, en plein centre de la ville.
    Et la météo annonce du beau temps pour tout le weekend. Parfait. 

    Nous rejoignons Nice en train le jeudi 5 novembre après-midi. Nous passons la nuit à la fondation Furtado remarquablement située sur la Promenade des Anglais. C’est une magnifique villa transformée en hôtel et réservée aux officiers des armées grâce à la générosité de Madame Furtado Heine qui en a fait don au Ministère de la Guerre en 1895.

    Nice - Etape à la Fondation Furtado


     Une fois installés, nous remontons la rue de France pour aller dîner mais c’est aussi l’occasion de faire un petit pèlerinage dans cette ville où nous avons vécu ensemble de 1974 à 1976. Nous parcourons la rue Jacques Médecin, la place Masséna, les petites rues de la vieille ville, la place du palais de justice où se trouvait à l’époque le mess des officiers sans oublier la magnifique promenade longeant la mer. 

    Le lendemain matin, nous prenons le temps de marcher jusqu’au Negresco et sa façade blanche et rose avant d’aller prendre le train vers l’Italie. Il fait beau et des gens se baignent.

    Nice - Sur la promenade des Anglais


    Petite inquiétude en arrivant sur le quai de la gare : le TER qui doit nous emmener à Vintimille est annoncé avec un retard de 20 minutes, soit le temps dont nous disposons pour le changement de train. Finalement, il arrivera seulement cinq minutes après l’heure prévu. Le parcours est magnifique. La voie longe la côte et ses paysages de cartes postales, on s’arrête dans des gares aux noms enchanteurs, Villefranche sur Mer, Monaco, Menton...
    La mer est d’huile et brille sous le soleil.

    Hélène dans le train vers Gênes

    L'île d'Alberga entre San Remo et Savona

     
    A Vintimille, nous avons tout le temps d’embarquer dans le train à destination de Milan. L’enchantement continue car la ligne reste le long de la côte jusqu’à Gênes. Nous en repartons avec dix minutes de retard. Nouvelle inquiétude car nous ne disposons que de quinze minutes pour la correspondance à Milan.

    Arrêt en gare de Gênes

     
    La voie remonte une vallée qui s’enfonce dans la chaine des Apennins. Un long tunnel puis c’est la plaine du Pô. À Milan, nous avons toujours dix minutes de retard et nous devons foncer pour attraper le train de Venise en place à un quai éloigné. Heureusement, nous n’avons qu’une petite valise à roulettes et un sac à dos léger, et nous embarquons juste avant le départ. Nous n’avons même pas eu le temps d’admirer la belle livrée rouge et blanche de notre Freccia Bianca (flèche blanche) qui traverse quelques villes célèbres, Brescia, Vicenza, Padova avant d'arriver à l’heure à la gare Santa Lucia. Il n'est que 17h30 mais il fait malheureusement déjà nuit.
    En sortant de la gare, on débouche directement au bord du Grand Canal. Il y a beaucoup de monde, les vedettes taxis et les vaporettos vont et viennent sur l’eau. Le dépaysement est immédiat. Nous sommes bien dans une ville différente de toutes les autres.

    Nous aurions pu prendre un vaporetto pour rejoindre la pension mais j’ai préféré y aller à pied à travers les quartiers de Santa Croce et San Paolo pour mieux sentir l'ambiance de la ville. Nous nous enfonçons dans un vrai dédale de rues et de ruelles obscures, certaines tellement étroites qu’on peut à peine se croiser, traversons des petits ponts sur des canaux aux eaux noires, mais grâce au plan précis et à la signalisation en place, nous arrivons rapidement à bon port en ayant dépanné deux américaines perdues qui cherchaient la même pension pas facile à trouver au fond d’une impasse ressemblant à un coupe-gorge.

    La pension Guerrato près du ponte Rialto

    Contrastant avec l’extérieur presque hostile, l’intérieur est agréable et l’accueil sympathique. Nous nous installons dans une grande chambre dont la fenêtre donne sur le marché du Rialto et le Grand Canal. Nous ressortons aussitôt pour aller dîner mais aussi pour aller à la découverte de la ville.
    Nous traversons le pont du Rialto enveloppé d'échafaudages et marchons jusqu’à la place Saint Marc. À cette heure tardive, il n’y a presque personne et elle en paraît d’autant plus immense, superbement mise en valeur par les éclairages.
     

    Venise - La piazza San Marco la nuit


    Nous rentrons à la pension par les petites rues où beaucoup de boutiques sont encore ouvertes. Au bord du Grand Canal, de part et d’autre du pont du Rialto, les terrasses des restaurants sont pleines de monde. Les vaporettos et les vedettes taxis circulent toujours mais les gondoles sont toutes amarrées aux quais.
    Sur la place du marché, tout près de l’hôtel, des groupes de jeunes discutent, boivent, rient, écoutent de la musique dans une ambiance très sympathique malgré l’obscurité des lieux. 
     

    La nuit a été calme. À peine avons-nous entendu les bruits des commerçants s’installant sur la place du marché en contrebas. C’est par là que nous commençons la journée. Il y a le marché aux fruits et légumes et, tout à coté celui des poissons. Il y a peu de clients à cette heure matinale et nous pouvons parcourir les étalages tranquillement.

    Venise - Au marché du Rialto


    Deux moineaux futés se sont posés sur le tas de cacahuètes dont ils percent les coques à coup de bec pour manger les arachides. 
    Les étals de poissons de toutes sortes, de poulpes, seiches, et calmars font vraiment envie.

    Ensuite nous marchons en direction de la place San Marco en musardant dans les rues qui offrent de belles échappées ensoleillées lorsqu’elles franchissent des canaux.

    Venise - Sur le rio Palazzio en route vers la place San Marco

    San Marco - Le rio Palazzio et le pont des soupirs


    Venise - Rio de Santa Maria Zobenigo


    San Marco - Gondoles sur le rio Palazzio

    Sur la place Saint Marc, il n’y a pas encore beaucoup de monde. Des travaux sur plusieurs des dômes de la basilique empêchent de faire de belles photos de ce magnifique édifice, symbole de l’influence byzantine à Venise, construit au XIe siècle pour abriter les reliques de Saint Marc ramenées d’Egypte en 828.
    Nous décidons de commencer par le Campanile où il n’y a pas d’attente. Une jolie mariée pose pour un photographe sur la terrasse précédant l’entrée.

    Venise - La piazza San Marco et le Campanile

     
    Venise - Place San Marco - Jeune mariée devant le Campanile


    De là-haut le panorama est extraordinaire. On domine toute la ville, la lagune et les îles environnantes. On voit même la chaine des Alpes à l’horizon. On ne peut pas rater le bateau de guerre italien à l’ancre devant l’île di San Giorgio Maggiore et encore moins les énormes paquebots de croisière à quai à l’extrémité Ouest de Dorsoduro. Ils dominent la ville de leurs énormes superstructures.

    San Marco - Panorama du haut du Campanile
     

    San Marco - Panorama du haut du Campanile - Isola di San Giorgio Maggiore et le Lido à l'horizon


    Venise - Panorama du haut du Campanile - Isola Giudecca, la pointe Dogana et Sta Maria della Salute

     
    Une plaque est apposée en souvenir de Galilée qui est venu ici présenter aux Doges la lunette astronomique révolutionnaire pour l'époque qu’il venait d’inventer et qui lui permit de découvrir les anneaux de Saturne et les satellites de Jupiter.


    Venise - Plaque commémorative à Galilée en haut du Campanile


    En redescendant, nous allons visiter la basilique San Marco. Il faut déposer les sacs à dos dans un vestiaire avant d’affronter une assez longue queue. L’intérieur est stupéfiant depuis le pavement de marbre multicolore jusqu’aux immenses mosaïques murales dorées éblouissantes sans parler de la Pala d’Oro sertie de pierres précieuses.

    Venise - La basilique San Marco

     
    Venise - La basilique San Marco - Les mosaïques du sol

    San Marco - La basilique San Marco - La nef

    Nous partons ensuite, toujours à pied à travers le quartier de San Marco en direction du ponte della Accadémia qui permet d’accéder à Dorsoduro. Au gré de notre avancée, nous passons à l’église San Moisé, au si fameux théâtre La Fenice (le phœnix) deux fois détruit par des incendies et qui, à chaque fois, a dû renaître de ses cendres, à l’église San Maurizio où nous découvrons une intéressante et inattendue exposition d’instruments à cordes anciens.

    San Marco - Chiesa di San Moisé

    San Marco - Chiesa di San Moisé

    San Marco - El Fenice

    Nous arrivons sur la grande place San Stefano inondée de soleil, bordée par l’église de San Stefano et les palais Loredan et Pisani.

    San Marco - Place San Stefano

    Le ponte della Accadémia est tout à coté. Le seul pont de bois de la ville enjambe le Grand Canal en une seule arche majestueuse sous laquelle passe l’incessant va-et-vient des vaporettos.

    Venise - Le pont d'Accademia sur le Grand Canal

    Nous restons un bon moment sur le pont à admirer les façades des palais bordant le canal et la vue sur l’église Santa Maria della Salute. Le spectacle est de toute beauté.

    Venise - Palazzio Cavalli Franchetti sur le Grand Canal

    Grand Canal - Palazzie Gritti et Ferfini

     
    Venise -Santa Maria della salute vue du pont d'Accademia


    Une fois sur Dorsoduro, nous faisons une pause pique nique sur la petite place San Vio. Installés au soleil, nous mangeons notre sandwich en regardant le spectacle tellement inhabituel du Grand Canal et du rio San Vio qui le rejoint. Nous ne sommes pas les seuls à avoir choisi cette option et cet endroit pour le repas. Les restaurants c’est bien mais on y perd trop de temps. Après cette pause salutaire nous marchons en direction de la punta dei Dogana par une série de petites rues longeant l’arrière des palais bordant le Canal. Volontairement, nous n’entrons pas dans celui qui abrite la collection Peggy Guggenheim. Nous avions décidé avant le départ de ne pas faire les musées car nous n’avions pas assez de temps. Ce sera pour une autre fois.
    La chiesa di Santa Maria della Salute domine l’embouchure du Grand Canal de son dôme blanc. Les façades sont ornées de statues de marbre. Elle est fermée et nous ne pouvons admirer l’intérieur riche de tableaux du Titien, du Tintoret et autres maîtres de la Renaissance. L’église a été édifiée de 1631 à 1681 après une terrible épidémie de peste.

    Venise - Chiesa della Salute sur Giudecca

    Je trouve que c'est la plus belle église de Venise. Par sa forme, sa couleur blanche et sa position à l'extrémité de Dorsoduro, elle attire tous les regards.
    De la pointe de la presqu’île, la vue panoramique s’étend sur l’île de San Giorgio Maggiore et sa magnifique église jusqu’aux rives des quartiers San Marco et Castello dominés par le Campanile.

    Venise - Dorsoduro - A la pointe dei Dogana


    Venise - Isola di San Giorgio Maggiore


    Nous revenons en longeant la rive ensoleillée du canal della Giudecca jusqu’au rio di San Troviso par lequel nous revenons au ponte della Accadémia.
    Notre itinéraire piéton nous conduit vers des échappées sur les façades des palais au bord du Grand Canal puis à l’église Santo Stéfano où nous entrons admirer le magnifique plafond en carène de bateau soutenu par des colonnes de marbre blanc et rouge. Une merveille. Les trois toiles du Tintoret en passeraient presque inaperçues !

    Venise - Grand Canal - Palazzio Mocenigo

     
    Venise - Chiesa San Stefano


    La place San Angelo n'a pas d'intérêt particulier si ce n'est que, comme toutes les places, elle ouvre la perspective et permet au soleil d'illuminer les façades ce qui est très apprécié quand on a marché pendant un moment dans des rues étroites et sans soleil. Elle est dominée par le campanile de l'église San Maurizio qui penche nettement.

    Venise - Place San Angelo

     
    Près de la place Manin, se dresse le palazzio Contarini del Bovolo occupé aujourd’hui par les bureaux d’une administration, connu pour son très joli escalier à vis datant de 1499. Il est à peine 16h30 quand nous l’admirons, mais déjà le soleil disparaît derrière l’horizon et la lumière baisse très nettement. L’heure est la même qu’en France mais comme nous sommes 1000 km plus à l’Est, le lever du jour et la tombée de la nuit ont lieu au moins une heure plus tôt que chez nous.
     

    Venise - Palazzio Contarini de Bovolo


    La suite de la visite se fera de nuit par des rues pleines de monde où magasins de grandes marques et restaurants se succèdent. Nous ne résistons pas au plaisir de faire un détour pour retourner sur la place San Marco admirer encore une fois ces merveilles architecturales sous un éclairage crépusculaire.

    Venise - La basilique San Marco à la tombée de la nuit

    Sur le trajet retour, nous passons devant un théâtre qui propose un spectacle de magicien illusionniste. Nous entrons. Il y a encore des places et nous prenons 2 billets pour le spectacle du soir.
    Nous repassons le pont du Rialto pour revenir à la pension manger les pizzas et le dessert achetés dans la rue puis ressortons pour revenir au théâtre.

    Malgré son âge, l’illusionniste est très fort. Fort judicieusement, il est accompagné de quatre superbes jeunes femmes dénudées qui garantissent que les yeux des spectateurs ne regarderont pas trop ce que font ses mains. Il parle beaucoup aussi mais nous ne comprenons pas grand-chose aux plaisanteries qui émaillent son spectacle. Malgré ce handicap, nous passons une très bonne soirée.
    En revenant à l’hôtel, nous voyons une vedette-ambulance foncer toutes sirènes hurlantes sur le Grand Canal, ses gyrophares éclaboussant les façades d’éclairs bleues. À Venise, tout se passe sur l’eau.

    Cannaregio - Ambulance vénitienne sur la lagune

    Dimanche matin nous ouvrons les volets alors que les premiers rayons de soleil rosissent les façades des palais bordant le Grand Canal. Nous allons directement à la place Saint Marc pour visiter le palais des Doges avant que la foule n’arrive. Résidence des Doges qui gouvernaient Venise, ancien siège des instances politiques et judiciaires, c’est un chef d’œuvre de l’architecture gothique.

    Venise - Le Palais des Doges

    À peine entré on est ébloui par la magnifique cour entourée des bâtiments du palais tout en marbre blanc et les sculptures imposantes de l’escalier des Géants.

    Le Palais des Doges - La cour intérieure

    Le Palais des Doges - L'escalier des géants

    Le circuit de la visite débute par l’escalier d’or qui donne accès aux salles de l’étage. Tout est beau, les sols, les plafonds, les tableaux. Mais ce n’est pas l’ostentation exagérée que nous avions ressenti dans les châteaux de Louis II de Bavière cet été. Ici, c’est bien plus raffiné.

    Palais des Doges - L'escalier d'or


    L’escalier d’or débouche dans l’atrium carré puis la salle des quatre portes et leur plafond peint par Le Tintoret. Les salles du Collegio, du Sénat, du Conseil des Dix décorées de magnifiques toiles rivalisent de richesse et de beauté. Le summum est atteint avec l’immense salle du Grand Conseil dont un mur entier est occupé par le gigantesque tableau du Paradis peint par Le Tintoret et réputé être la plus grande toile du monde.

    Venise - Palais des Doges - Atrium carré - Le plafond peint par Le Tintoret

    Venise - Palais des Doges - Salle du Conseil des Dix - Le plafond peint par Véronèse

     Palais des Doges -  La salle du Collegio

    Palais des Doges - Salle di Pregadi - L'horloge zodiacale


    Venise - Palais des Doges - Salle du Grand Conseil - Le plus grand tableau du monde Le Paradis peint par Le Tintoret


    Nous remarquons dans certains couloirs des sortes de "boites aux lettres" ornées de têtes patibulaires. On les appelle "bouches de lion" car certaines sont décorées d’une tête de lion et servaient à déposer des dénonciations anonymes. Les cas étaient ensuite étudiés par les autorités judiciaires ou financières…
     

    Venise - Palais des Doges - Une bouche de lion pour glisser les dénonciations


    Après ces richesses, nous traversons le si fameux Pont des Soupirs qui menait les prisonniers des tribunaux vers les cachots. Par les étroites fenêtres, ils pouvaient entrevoir la lagune pour la dernière fois. La visite des prisons est moins sinistre que prévu mais il est probable qu’il ne devait pas en être ainsi à l’époque où elles servaient. Cela n’avait pas empêché le célèbre Casanova de s’en échapper en 1755 après y avoir passé cinq ans.

    Palais des Doges - Les prisons

     
    En ressortant, nous allons sur le pont qui enjambe le rio Palazza di Paglia, à cinquante mètres du Pont des Soupirs. Ce doit être la photo la plus recherchée de Venise. On peut à peine circuler sur le pont tellement il y a de monde, la plupart des asiatiques, en train de faire des selfies, avec la désormais universelle perche. Je me distingue un peu de la masse avec mon gros reflex !

    Venise - Le pont des soupirs


    Nous continuons notre promenade le long des quais, la Riva della Schiavoni. Le soleil brille et la température est très agréable. Puis nous empruntons le vaporetto qui fait le tour de la ville par le canale della Giudecca. Il longe la promenade où nous étions passés la veille puis, au bout de Dorsoduro, passe près des énormes bateaux de croisière amarrés dans le port. Nous descendons à la gare Santa Lucia, au tout début du Grand Canal pour aller visiter le quartier du Cannaregio, le plus au nord de la ville.

    Vue du vaporetto le palais des Doges et le Campanile

    Dorsoduro - Vue du vaporetto le fondamentale Zattere al Gesuati

    Cannaregio - Les façades au bord du Grand Canal

    Venise - Devant la gare, le Grand Canal et la chiesa San Simeon Piccolo


    Au passage, nous entrons dans l’église di San Geremía très lumineuse grâce à ses murs et ses voûtes blanches. Depuis 1860, elle abrite les restes de Sainte Lucie dérobés à Constantinople en 1038. La dépouille se trouve dans un cercueil de verre derrière l’autel et on peut voir ses mains et ses pieds momifiés.

    Venise - Chiesa di San Geremia

     
    Venise - Chiesa di San Geremia - Reliques de Santa Lucia

     
    Il y a aussi le mécanisme d’une horloge datant de 1500 qui continue de fonctionner imperturbablement.

    Chiesa di San Geremia - L'horloge mécanique datant de 1500

     
    En sortant de l’église, nous allons pique niquer au bord du Grand Canal avant de continuer notre promenade le long du rio dei Cannaregio jusqu’au pont des trois arches, le seul du genre dans la ville.
     

    Venise - Le pont des 3 arches sur le canal de Cannaregio

     
    Venise - Le canal de Cannaregio au débouché dans la lagune

    La cote de Fondamente Nuevo

    Nous reprenons le vaporetto jusqu’à Fondamento Nuevo où nous embarquons dans un autre bateau pour aller visiter l’île San Michele qui abrite le cimetière de la ville. Faute de temps, nous n’irons pas à Murano qui se trouve un peu plus loin .

    Venise - Isola San Michele

     
    Nous parcourons l’immense cimetière divisé en plusieurs espaces séparés par des murs. Les tombes sont petites et simples. C’est agréable, calme, reposant et l’éclairage rasant et orangé du soleil couchant donne du relief à l’ensemble. Nous déambulons jusqu’aux tombes du danseur Sergese Diaghilew et du compositeur Igor Stravinsky sur lesquelles des admirateurs anonymes ont déposé des fleurs.

    Venise - Isola San Michele - Le cimetière de la ville

     
    Venise - Isola San Michele - Tombe de Igor Stravinsky


    Nous revenons vers la ville alors que le soleil disparaît.
    Nous allons voir l’église des Jésuites à la lourde et impressionnante façade baroque blanche toute proche de l’embarcadère.

    Cannaregio - Chiesa dei Gesuiti


    L’intérieur est grandiose avec l’immense baldaquin aux colonnes torsadées au-dessus de l’autel, le sol de marbre multicolore et les grands tableaux du Titien représentant le martyre de Saint Laurent et l’assomption de la Vierge.  Mais l’ensemble laisse quand même une impression d’écrasement. C'est une église qui a été construite pour en mettre plein la vue.

    Venise -Chiesa dei Gesuiti

     
    Malgré la nuit qui tombe rapidement, nous continuons notre promenade dans ce quartier. Nous passons à l’église Notre Dame des Miracles. L’obscurité nous empêche d’apprécier sa belle façade incrustée de médaillons polychromes, mais l’éclairage intérieur met en valeur les murs de marbre veiné et surtout la magnifique voûte à caissons.

    Cannaregio - Chiesa Santa Maria dei Miracoli

    Venise - Chiesa Santa Maria dei Miracoli

    Plus loin, nous débouchons sur la place Bartolomeo Colleoni, un condottiere qui, en 1431, entra au service de la Sérénissime, ce qui le rendit célèbre et surtout riche.

    La façade asymétrique de la Scuola Grande, aujourd’hui occupée par un hôpital, en borde le coté nord.

    Cannaregio - Rio dei Mendicanti et la Scuola Grande

    À coté, la Basílica dei Santi Giovanni e Páolo écrase la place de son énorme masse de briques rouges et de pierres blanches. Elle a été édifiée au 13° siècle par les Dominicains et contient les tombes de 25 doges et bien d’autres personnalités. Mais nous ne la visitons pas et nous contentons d'un regard car il fait trop sombre pour apprécier pleinement son décor et les nombreux tableaux de Véronèse, Bellini et autres grands peintres italiens.

    Venise - Basilica dei Santi Giovanni e Paolo

    Cannaregio - Basilica dei Santi Giovanni e Paolo

    Nous marchons dans les rues sombres jusqu’à l’église San Francesco della Vigna. Il devait y avoir des vignes à l'époque sur la petite place voisine. Sa belle façade classique se perd dans la nuit mais l’intérieur est agréable et suffisamment éclairé pour que nous puissions admirer le retable peint par Véronèse.
    La nuit nous oblige à interrompre notre visite. À pied par de petites rues sombres et désertes, nous coupons à travers le quartier de Castello pour rejoindre l’agitation et les lumières de la Riva della Schiavoni d’où nous empruntons un vaporetto qui remonte le Grand Canal pour rentrer chez nous.
    Nous dînons dans un petit restaurant de San Paolo et nous rentrons nous coucher car nous devons nous lever tôt pour ne pas rater notre train très matinal qui part à 6h29.

    L’hôtelier nous a très gentiment préparé un en-cas à emporter. Il n’est pas encore 6h quand nous partons pour rejoindre la gare par le même chemin que nous avions emprunté vendredi soir en arrivant. Les rues sont sombres et désertes et un léger brouillard s’élève des canaux que nous traversons créant une ambiance de film d’épouvante. Cela ne nous empêche pas d’arriver sans encombre et à l’heure à la gare.
    C’est à nouveau une Freccia Bianca qui nous emporte dans la nuit.
    Le trajet retour se fait par le même itinéraire qu’à l’aller. Tous les trains étant parfaitement à l'heure, les correspondances ne posent aucun problème et nous avons même le temps de déjeuner dans un restaurant chinois en face de la gare à Nice avant de repartir pour Marseille.
    Il est 20h30 quand nous arrivons chez nous après cette longue journée ferroviaire.

    Nous sommes ravis de ces quelques jours de dépaysement total. Venise n’est pas une ville comme les autres et elle mérite bien sa réputation exceptionnelle.
    Certains pourront penser que deux jours et demi de voyage pour deux journées sur place, ce n’est pas très rentable mais, outre le fait que c’était une volonté délibérée, le voyage en train a son charme et permet de découvrir les régions traversées. Nous ne pouvions non plus rester plus longtemps là-bas. C’était juste une escapade pour marquer cet anniversaire particulier et elle a été parfaite.

    Elle nous a aussi donné envie de revenir pour compléter notre visite. Et puis on ne se lasse pas de marcher sur la magnifique place San Marco en admirant tous ces monuments extraordinaires et de parcourir les innombrables canaux qui réservent des surprises à chaque virage.
    Arrivederci Venezia. A presto.

     

     

     

     

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  • Commentaires

    1
    Yvon
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 20:38
    Yvon

    Bien que moins tourné vers les églises (désolé...), j'ai fortement apprécié ce carnet de voyage (photos et commentaires) dans une ville que j'ai fait découvrir à mon épouse il y a maintenant 5 ans. Les superlatifs ne manquent pas de mon côté et bien des endroits appréciés ici l'ont été aussi par nous.

    Par contre, et dans le même "temps" ou presque (3/4 jours un peu amputés par les horaires des transports), nous avons sacrifié quelques monuments religieux à la visite du Musée de la Marine (richesse des collections, gentillesse de l'accueil, rapport qualité/prix imbattable), à un petit bonjour aux lions de l'Arsenal et une mini-croisière par Murano, Burano et Torcello, trois petits mondes très différents, fort intéressants et photogéniques bien sûr !

    Merci pour finir pour ce beau témoignage, plein de vrais moments de bonheur, et que soient nombreux ceux qui iront grâce à vous, grâce à moi par d'autre canaux* peut-être.

    Amicalement

    Yvon

    * logiques à Venise, non ?

     

      • Lundi 31 Juillet 2017 à 18:47

        Bonjour Yvon,
        Merci pour votre commentaire et vos propres impressions. Oui Venise est une ville exceptionnelle. Et ses églises sont tout de même des monuments magnifiques et incontournables.
        Pour en venir à mon voyage, nous avions délibérément fait l'impasse sur les musées en raison de la brièveté de notre séjour. Quant à Murano et les autres îles, nous les avions visitées dans de précédents voyages en solitaires. Mais nous y reviendrons et nous pourrons laisser de coté les églises pour nous consacrer aux musées et à la mini croisière. 
        Merci encore.
        Amicalement.
        Max

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    2
    Yvon
    Dimanche 23 Juillet 2017 à 20:40
    Yvon

    Bien !

    3
    JARRE Michelle
    Mercredi 17 Avril 2019 à 11:54

    Merci beaucoup - Je viens grâce à toi de me promener 1 fois de plus dans Venise (ça fera donc la 15éme)...

    Nous adorons cette  ville.Bien entendu, nous avons visité les églises, les musées etc... mais par dessus tout nous avons apprécié déambuler loin de la foule, au hasard des rues et ruelles.

    Se perdre dans Venise : MAGIQUE

    Amitiés Michelle

    4
    louis meyere
    Samedi 22 Février 2020 à 09:31

    Nous ne connaissons pas Venise mais après avoir suivi votre voyage nous avons découvert ce magnifique endroit . Merci Hélène et Max

    Jacqueline et Louis...............erreur de ma part Jacqueline connaissait............

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